Adji Sarr, vous venez de lire le nom le plus prononcé par les Sénégalais ces deux dernières semaines. Pour cause, la masseuse de profession est empêtrée dans une histoire de mœurs dans laquelle elle accuse Ousmane Sonko, leader du parti Pastef/Les Patriotes (opposition) de viol. Depuis le début de cette histoire, les allégations se multiplient contre la plaignante. D’aucuns la taxent d’une femme aux mœurs légères, d’autres – bien que rares – lui laissent le bénéfice du doute dans cette affaire hautement médiatisée. Pour lever le voile sur une partie de son histoire, la rédaction de SeneNews s’est rendue dans la région de Fatick, plus précisément dans les îles du Gandour, où naquit la jeune Adji Sarr, il y a de cela 20 ans.
Département de Foundiougne, île de Djirnda, mercredi 10 février 2021. C’est dans cette communauté rurale qu’Adji Sarr a vu le jour. Originaire de l’île de Diamniadio de par son père, Adji Raby Sarr – de son nom complet – se faisait appeler Raby, tout court. Née d’une histoire d’amour entre Paby « Rasta » Sarr et Poullo, une cantatrice sérère de la troupe de Khady Diouf et Faya, Adji Raby Sarr vit les premières lueurs du soleil embrasser son visage entouré par les eaux.
D’autres diront qu’elle est belle. Assez belle pour provoquer un homme. Ceux-là, nous assure-t-on, n’ont pas vu la mère de Adji Sarr. Une fée. Chanteuse au talent reconnu, la mère d’Adji Sarr animait les séances de lutte. Parfait milieu pour y rencontrer le frère cadet de Mame Diambane Diom, Boubou. Lequel lui donnera un autre enfant avant sa mort.
Parce que oui, la mère de Adji Sarr n’est plus. Elle s’en est allée à l’aube de l’adolescence de sa fille. Adji Sarr a donc grandi avec son père. Une fois dans le foyer de son papa à Diamniadio, Raby sera confiée à sa belle-mère. Celle-ci en aura visiblement hérité tardivement, impuissante d’inculquer ses valeurs à la jeune Adji Sarr.
Adji Sarr parviendra tout de même à obtenir son Certificat de Fin d’Etude Elémentaire (CFEE). Après son premier diplôme, son papa la confie à sa grande sœur vivant à Maya. C’est dans le CEM de Djirnda, située dans ladite île, qu’Adji Raby Sarr plonge dans les déboires.
Adolescence mouvementée
Avec son nouveau diplôme en poche, Adji Raby Sarr était obligée de quitter la maison familiale. Paby Rasta Sarr, son père, décide de l’amener vivre chez sa tante à Maya. Là-bas, elle sera plus proche de sa nouvelle école. Dans une localité où les déplacements se font par pirogue, la jeune Adji Sarr aurait rapidement été usée par le temps avant la fin d ‘une année scolaire.
Loin d’une figure paternelle, Adji Raby Sarr se crée une mauvaise notoriété dans sa nouvelle école. Elle y est devenue célèbre, non pas par ses bonnes notes, mais par ses écarts de conduite. Ces amies se souviennent encore d’une jeune fille qui changeait de petits-copains comme le mannequin changeait de tenues. La raison de cette quête perpétuelle d’amants était financière, nous souffle-t-on. Jouant de ses charmes, elle alpaguait les fortunés. Miel donnant appétit, elle compte en vivre…. un peu plus tard.
Avec un tel comportement, sa tante a fini par lui demander de quitter son domicile. La sœur de Paby Rasta Sarr ne voulait pas que « ses enfants soient perverties par leur cousine », nous dit-on également. C’est à l’âge de 16 ans que Adji Sarr a commencé à gagner de l’argent de manière pas catholique. Selon certaines de ses amies, si Raby promettait de revenir avec 100.000Fcfa, elle le faisait. Les pêcheurs des îles de Gandour étaient sa proie. Des proies faciles.
Ne nous trompons pas. A force de vivre aussi « facilement » et à la sueur de ses cuisses ou de son corps, il faut s’attendre toujours à des conséquences fâcheuses. Stratège, s’il faut l’appeler comme telle, Adji Sarr a feinté un premier viol.
Le cas Ousmane Sonko n’est donc pas la première pour elle. L’on nous a appris qu’en effet, il y a quelques années, dans son école (dont on taira le nom), Adji Sarr avait accusé un de ses professeurs de viol, a appris SeneNews sur place. Et ironie du sort, le professeur avait comme nom… Sonko (à ne pas confondre avec C. S. Sonko qui est un autre professeur dans les localités environnantes). Une affaire qui avait défrayé la chronique à l’époque, et le professeur Sonko, réaffecté d’ailleurs, avait nié les accusations de la jeune élève Adji Sarr.
Avait-elle raison ? Avait-elle tort ? C’est une question à laquelle peu de gens ont la réponse, mais l’affaire a été réglée à l’amiable et le Pr Sonko a dû mettre la main à la poche pour enterrer cette affaire qui risquait de mettre un sacré coup à sa carrière.
« Il voulait se suicider »
A Gandour, personne ne veut voir ses enfants en compagnie de Adji Sarr. On dit d’elle qu’elle n’est jamais intéressée par une liaison qui dure. Le dernier pêcheur de Djifour qui a tenté de l’épouser a finalement tenté de se suicider. Car, c’est en pleine préparation de mariage, qu’Adji Raby Sarr a désisté.
Le fiancé, après avoir mis une fortune dans les préparatifs du mariage s’est retrouvé ruiné. La seule idée qui lui est alors venue en tête c’était de se suicider. Grâce aux soutiens de ses proches, le pêcheur a retrouvé la raison. Cette nouvelle s’est répandue dans tous les villages de l’île. Cataloguée mauvaise personne, Adji Sarr décide de quitter les siens. Elle posera bagages chez son oncle Latyr Sarr.
Avec des déboires sans précédent, Adji Sarr vit depuis à Dakar. Ici, son fait d’arme vit ses premiers jours. Une affaire d’Etat !