Le top management de la gendarmerie a décidé de mettre un terme aux accidents de la route meurtriers qui déciment la population, en initiant un ensemble de mesures dont la création de 45 brigades routières départementales (BRD), en trois phases. Onze brigades sont déjà créées.
Au Sénégal, les routes tuent plus de 500 personnes par an. Un chiffre qu’il faut multiplier par 10, voire plus, si l’on en croit les professionnels de la santé, puisque beaucoup de personnes accidentées finissent par succomber à leurs blessures, sans qu’elles ne soient comptabilisées dans les chiffres officiels. Dans le souci de mettre un terme à ces drames, des décisions sont prises. Notamment par la gendarmerie qui a pris de nouvelles dispositions dans l’exécution de la sécurité routière, pour mieux rationaliser les contrôles sur les axes routiers.
La grande maréchaussée a créé des brigades routières chargées des contrôles, le long du corridor et des routes nationales. Le choix des points de contrôle, selon nos informations, sera aléatoire et suivant un plan de circulation établi dans chaque légion. Un des objectifs du top management de la grande maréchaussée, avec ce projet, est également de donner plus de lisibilité et de transparence dans le service, surtout à travers des statistiques de services fiables.
S’agissant du corridor, les contrôles seront effectués par les brigades routières, sur la base des dispositions du Code de la route. Selon toujours nos informations, sur le long terme, 45 brigades routières départementales vont être créées. Mais, à ce stade, pour la phase une, il y a déjà la mise en place de 11 brigades routières départementales. Elles sont établies à Dagana, Linguère, Koungheul, Mbour, Nioro, Tambacounda, Bounkiling, Goudiry, Saraya, Vélingara et Kolda. Pour la phase 2, elles seront établies à Saint-Louis, Ourossogui, Ngaye Mékhé, Bambey, Kaolack, Kidira, Koussanar, Bignona, Ziguinchor, Kédougou. Les autres départements seront pourvus, dans les dernières phases de ce projet qui tient à cœur les plus hautes autorités de la gendarmerie nationale.
Selon toujours nos interlocuteurs, pour une meilleure gestion des statistiques, les résultats des contrôles effectués seront communiqués quotidiennement au Centre de renseignements et des opérations de la gendarmerie (CROGEND). C’est une structure de centralisation et de suivi, précisent nos interlocuteurs.
Cette réorganisation des unités territoriales a été mise en œuvre avec un nouveau cadre d’action de la sécurité routière qui répartit les compétences entre les brigades routières et les brigades territoriales. Il s’agit, selon nos interlocuteurs, d’une nouvelle posture qui vise à recentrer l’action des brigades territoriales et des brigades de proximité dans leur cœur de métier, à savoir la sécurité des personnes et des biens au sein des communautés. Ils considèrent que la création d’unités exclusivement dédiées à la sécurité routière permettra, comme dans toutes les gendarmeries modernes, d’ériger la sécurité routière comme une dominante à part entière du service, au même titre que la sécurité publique, le maintien de l’ordre et la police judiciaire.
Au demeurant, renseignent nos sources, le déploiement de ces brigades routières s’effectuera progressivement, en fonction de la réception des infrastructures d’accueil et de la disponibilité des personnels motocyclistes. Toutes les dispositions nécessaires ont été prises par le Haut-Commandement de la gendarmerie pour garantir le succès de cette réforme. A terme, elle devrait se traduire par une plus grande présence dans les zones de compétence, une meilleure sécurité sur les voies de communication, une intensification de la lutte contre les différents trafics et une baisse de la délinquance, voire de la criminalité, informe-t-on.
CHEIKH THIAM