L’hôpital Dalal Jamm n’a rien à envier aux plus grandes structures hospitalières du Sénégal et même de l’Afrique de l’Ouest. Une superficie qui s’étend à perte de vue, un héliport pour le transport des malades, des équipements de pointe… Dalal Jamm a tout pour bousculer la hiérarchie des hôpitaux sénégalais. Dalal Jamm, c’est aussi plus qu’un hôpital. L’humanisation des soins et la relation patients-soignants est au cœur de la prise en charge. Reportage !
L’hôpital bâti sur un terrain dégagé, est accessible et à taille humaine. Les choix architecturaux ont été systématiquement centrés sur la qualité de vie ainsi que les valeurs humaines que cette institution hospitalière défend. Chaque zone du bâtiment a été conçue afin qu’elle soit le plus autonome possible, à l’image des quartiers d’une ville. De cette manière, la taille de l’hôpital importe peu.
Devant le portail, les agents filtrent minutieusement les entrées. A l’intérieur, l’accueil est chaleureux. Un personnel se charge de l’orientation des visiteurs. Des plaques indiquent la direction de chaque service pris d’assaut par les malades et leurs accompagnants.
A l’intérieur des services, il est mentionné : « accès interdit à toute personne étrangère ».
Un tour dans la zone médicotechnique ! Celle-ci inclut les installations d’Imagerie médicale, les labos de Biochimie, de Parasitologie, de Spermiologie, d’Hématologie, de la Bactériologie…
D’autres services comme la pédiatrie et la cancérologie sont également très prisés par les patients. Avec deux appareils de radiothérapie fonctionnels, l’hôpital prend en moyenne 50 patients par jour. Les délais d’attente sont évalués à 15 jours. Un des services les plus fréquentés, la rhumatologie, fait partie des fiertés de Dalal Jamm.
L’immunophénotypage bientôt une réalité à Dalal Jamm
L’hôpital qui a démarré par ses consultations externes, a ouvert son service d’hospitalisation tant au niveau des services cliniques, des services médicaux que des services chirurgicaux. L’hôpital fait des examens d’endoscopie, avec des équipements de laboratoire de pointe. C’est dire qu’il y a une véritable activité hospitalière à Dalal Jamm.
Il y a également l’immunophénotypage, qui est, en biologie médicale, une technique de cytométrie en flux qui permet, grâce à des anticorps spécifiques, la détection de sous-types cellulaires au sein d’une population hétérogène. Cette technique est très utilisée en hématologie par les pathologistes pour confirmer ou infirmer le diagnostic cytologique microscopique d’un lymphome ou d’une leucémie. Il s’agit d’un service qui n’existe qu’à l’hôpital Dalal Jamm. On n’en trouve pas dans la sous-région. Dalal Jamm également c’est plus qu’un hôpital. Ce qui frappe à coup d’œil, c’est la disponibilité, le professionnalisme et la compétence des agents.
Selon Moussa Samb Daff, Directeur du Centre Hospitalier National Dalal Jamm, ce qui fait sa particularité, c’est d’abord le seul hôpital de cette envergure qui se trouve dans la banlieue dakaroise et surtout à Guédiawaye. Et également, c’est parce que Dalal Diam cristallise beaucoup d’espoir et d’attente.
Un Centre de prise en charge de l’infertilité…
Dalal Jamm disposera pour bientôt d’un Centre de prise en charge de l’infertilité. « Le plateau technique va nous permettre de prendre en charge, selon les normes, avec beaucoup de possibilité, les couples infertiles au Sénégal », nous a révélé le Pr Philippe Moreira, gynécologue-obstétricien et chef de service gynécologique de l’hôpital. C’est un projet qui a été financé par le Président de la République, en même temps que le projet de greffe de moelle osseuse. « Actuellement la procédure est en cours. Nous espérons que la construction du bâtiment va démarrer sous peu. Nous avons donc espoir, au cours de cette année, si les choses se passent correctement, nous pourrons disposer de ce centre. Il va être le premier centre de prise en charge de l’infertilité au Sénégal, sauf erreur de ma part, dans toute la sous-région de l’ouest-africaine », confie-t-il.
…et des salles d’accouchement personnalisé
Cerise sur le gâteau. Le Service de gynécologie est doté de salles d’accouchements personnalisés. Le service en dispose 5 salles avec des tapis et ballons qui permettent le changement de posture pour diminuer la douleur pendant l’accouchement. « La femme qui accouche peut se faire assister par son mari ou la personne de son choix », indique le Pr Moreira. Ces salles d’accouchement permettent aux femmes de choisir plus facilement la position dans laquelle accoucher afin de respecter au mieux la physionomie du corps.
L’autre bonne nouvelle. Les urgences obstétricales vont démarrer peut-être d’ici à février. Le Pr Moreira plaide pour la mise en fonction rapide du Grand bloc opératoire du service de gynéco. « L’ouverture du grand bloc opératoire va nous permettre d’être à l’aise et de monter en puissance dans nos activités. Je crois qu’il y a de bonnes perspectives avec le Ministère de la santé qui nous aide à finaliser les travaux du bloc, pour permettre une installation complète des équipes », se réjouit-il. 3Le Service de gynécologie obstétrique et santé de la reproduction va être vraiment fonctionnel quand on va ériger notre centre de santé de la reproduction om l’on va prendre en charge l’infertilité et le planning familial et les infections sexuellement transmissibles. »
5 et 6 patients Covid par jour, avec un taux mortalité de 5,7%
Dalal Jaam est également doté d’un centre de traitement Covid dirigée par le Professeur Louise Fortes. Elle nous fait le point de la situation du coronavirus à l’hôpital Dalal Diam. « La situation du Covid à Dalal Jaam est comme celle qu’on a au niveau national. Nous avons un nombre de cas qui augmentent en hospitalisation, il y a aussi plus de cas graves. » Quid du taux de mortalité Covid ? « A l’hôpital Dalal Jamm, nous en sommes à 5,7% de taux de mortalité contre 85,6% de taux de guérison », confie-t-elle, précisant que l’hôpital reçoit en moyenne 5 à 6 patients de Covid par jour. Selon le Pr Fortes, plus de la moitié des patients hospitalisés sont des cas graves. « Ce sont des patients qui sont sous oxygène. Malheureusement, ces cas arrivent sous des formes sévères et graves. Le plus souvent, ce sont des patients âgés qui sont les plus frappés par le taux de mortalité », regrette-t-elle.
97 lits avec source d’oxygène, 12 lits de réanimation
Dalal Jamm a le plus grand Centre de traitement. Le directeur de l’hôpital, Moussa Samb Daff fait le point. «Dans la première phase Covid, nous étions à 50 lits. Nous sommes passés de 110 à 200 lits. Actuellement, nous disposons de 97 lits installés avec source d’oxygène, les lits simples. Pour la réanimation, nous étions à 6 et nous avons étendu notre capacité à 12 lits. Donc, nous avons 12 lits de réanimation. Nous avons une zone tampon qu’on appelle zone pré-covid, avec 10 lits », détaille-t-il. Cette zone tampon prend en charge les cas suspects.
Dalal Jaam a le plus fort taux de guérison de malades de Covid. « Nous sommes à un taux de 90% de guérison. Durant la première phase, nous en étions pratiquement à 97%. Mais avec la deuxième vague, on s’est rendu compte qu’il est beaucoup difficile à gérer, au regard des malades que nous recevons et qui nous viennent dans un tableau de syndrome de détresse respiratoire très aigu, très avancé. Leur prise en charge devient plus lourde et très compliqué », explique Sam Daff. Avant d’ajouter : « nous arrivons en tout cas à faire le nécessaire mais il arrive souvent qu’on les perde. Parce pourquoi ? Ils arrivent à un stade où pratiquement la maladie à gagner presque 90% les poumons, et là c’est très difficile de les sauver ». C’est pourquoi d’ailleurs, j’en profite pour demander aux populations de se rendre dans les structures sanitaires appropriées, une fois qu’ils sentent un mal-être ou des problèmes de santé. Ils s’y rendent très tôt pour une détection précoce, une prise en charge précoce pour augmenter les chances de guérison.
110.000 patients en 2019
Le taux de fréquentation de Dalal Jamm dépasse les attentes. « Aujourd’hui, il y a une bonne fréquentation de l’hôpital. Mais malheureusement, celle-ci a été freinée par la Covid. Avant l’arrivée de la pandémie, nous avons enregistré plus de 110.000 patients en 2019. Depuis le mois de juillet 2020, nous avons quand même constaté un retour timide des malades vers l’hôpital. »
Il se réjouit qu’il y ait une vraie activité hospitalière à Dalal Jamm : « un orchestre commence par la balance des instruments pour avoir une cohésion et une harmonie dans le son. C’est pareil à Dalal Diam. C’est plusieurs équipes, plusieurs personnes, plusieurs spécialités. Chacun, selon son domaine de compétence, contribue à la prise en charge ; et la mayonnaise est en train de prendre progressivement. »