Après dix années d’instabilité et de conflit, la Libye s’achemine progressivement vers le chemin de la paix. Les participants aux pourparlers de paix sont parvenus à désigner les dirigeants de l’autorité de transition qui aura la charge de conduire le pays aux élections en décembre.
Le Conseil de sécurité des Nations unies s’est félicité, dans une déclaration, mardi 9 février, « de l’accord conclu par le Forum de dialogue politique interlibyen sur une nouvelle autorité exécutive intérimaire unifiée, chargée de guider le pays vers des élections ».
L’instance onusienne a également demandé à cette autorité de convenir rapidement de la formation d’un nouveau gouvernement inclusif, ainsi que de procéder aux préparatifs nécessaires en vue des élections présidentielle et législatives nationales prévues pour le 24 décembre 2021.
S’il appelle les parties à appliquer intégralement l’accord de cessez-le-feu du 23 octobre 2020, le Conseil de sécurité invite aussi les Etats membres à respecter et appuyer la pleine application de l’accord, notamment en retirant sans plus tarder toutes les forces étrangères et les mercenaires du territoire libyen. Il leur demande également d’appliquer pleinement l’embargo sur les armes.
Le vendredi 5 février, les 75 participants aux pourparlers de paix sur la Libye – allant des personnalités régionales et tribales aux représentants des factions politiques – organisés sous l’égide de l’ONU ont procédé au vote des dirigeants d’une autorité de transition qui aura la charge de préparer l’organisation des prochaines élections nationales censées permettre au pays de retrouver sa stabilité.
A l’issue du scrutin, Mohammed al-Menfi, un ancien diplomate de Benghazi, dirigera un conseil de présidence composé de trois hommes, tandis qu’Abdulhamid Dbeibeh (photo), de la ville occidentale de Misrata, dirigera le gouvernement en tant que Premier ministre. Ce dernier dispose de 21 jours pour former son cabinet et présenter son programme de travail.
La Libye est plongée dans une profonde instabilité depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.
A la suite d’élections contestées en 2014, le contrôle du pays est partagé entre le GNA basé dans la capitale Tripoli, à l’ouest, et l’ANL du maréchal Khalifa Haftar, à l’est.
Borgia Kobri