La question coule de source. Faut-il ouvrir une brèche sur la loi 69-29 relative à l’état d’urgence et l’état de catastrophe naturelle ou en feindre la mitoyenneté pour peindre un « état de catastrophe politique » qui submerge présentement le Sénégal. Le Chef de l’Etat gouverne par ordonnance sans passer par l’assemblée nationale. Du coup, catastrophe pour catastrophe, point n’est besoin de passer par la représentation nationale pour lever l’immunité parlementaire de Ousmane Sonko. Le scénario est plausible. Le Président Sall peut bel et bien « déshabiller » Sonko par ordonnance.2024 oblige !
Le 3e régime du 3e mandat entre désormais en vigueur au Sénégal. L’état de catastrophe politique est déclaré consécutivement à la lutte à mort ouverte entre le Chef de l’Etat Macky Sall et le Président de Pastef/Les Patriotes Ousmane Sonko.
Le prétexte aura été de taille puisqu’un viol a été ébruité par la masseuse Adji Sarr accusant le Patriote en Chef d’en être l’auteur présumé. L’on s’apprêterait même à concéder un passeport diplomatique à la masseuse pour qu’elle aille se cacher à l’étranger alors que le mis en cause doit passer à la trappe du temple de Thémis.
Tout le monde regarde en effet le Sénégal glisser vers le chaos sans intervenir. A l’évidence, ni Ousmane Sonko, encore moins Macky Sall n’intéressent nos compatriotes. Ce qui est important aujourd’hui, c’est d’être du côté de la vérité dans cette affaire devenue une affaire d’état.
La relève observe confusément ce feuilleton abject qui une fois assimilé risque de lui faire hériter un Sénégal anachronique où les valeurs démocratiques sont enterrées pour de bon. L’état de catastrophe politique met en scène deux protagonistes qui se livrent présentement une lutte à mort face à un peuple grabataire à cause du Covid-19 .
Le premier protagoniste n’aurait plus droit au 3e régime d’un 3e mandat, le second n’aurait plus droit à la guillotine qui a emporté Karim Wade et Khalifa Sall. L’Assemblée nationale s’arrache ainsi ses droits alors qu’en état de « catastrophe politique », elle devrait continuer à se soustraire de ses prérogatives au profit de l’Exécutif déterminé à exécuter tout le monde.
Grabuge, casse, affrontements, intifada, incendie partout dans le pays et au niveau de la diaspora. Macky se surprend car personne n’a jamais osé le défier. Sonko lui impose un rapport de force. Un coup de semonce qu’il saura probablement décortiquer. A contrario, tout peut arriver dans un pays devenu méconnaissable.2024 devient ainsi une bombe à retardement !