(Agence Ecofin) – Plus de deux ans après sa fusion avec l’américain Monsanto, l’entreprise allemande Bayer cherche toujours à remonter la pente. Face aux conséquences sanitaires liées au Roundup, l’entreprise multiplie les manœuvres pour se prémunir contre de nouveaux procès dans le futur.
Bayer le leader mondial de l’agrochimie a signé le 3 février un accord de 2 milliards $ pour enterrer toutes les plaintes futures associées au glyphosate, principe actif de son herbicide vedette le Roundup.
Dans les détails, le géant de Leverkusen mettra cette enveloppe à disposition sur une période de 4 ans en tant que compensation et assistance aux personnes déjà diagnostiquées d’un lymphome non hodgkinien (cancer incurable du système lymphatique) ainsi qu’à celles exposées au glyphosate qui pourraient développer le cancer dans le futur.
Si cette entente doit encore être validée par un juge du tribunal de San Francisco, elle sonne déjà comme une victoire pour les détracteurs du produit dans la mesure où Bayer a toujours clamé preuves scientifiques à l’appui, l’innocuité de l’utilisation de son herbicide. Autre motif de réjouissance, Bayer a accepté d’inscrire un lien de référence sur l’étiquette des produits afin de que les consommateurs trouvent des études scientifiques relatives au Roundup.
De nombreux plaignants avaient indiqué que la compagnie avait sciemment masqué les effets associés en ne mettant pas de mise en garde sanitaire sur son produit.
Il faut noter que cette enveloppe vient s’ajouter aux 10 milliards $ que la compagnie s’est engagée en juin dernier à verser pour mettre fin à plus de 100 000 plaintes aux USA contre le Roundup. La compagnie qui a racheté pour 63 milliards $ l’américain Monsanto en 2018 a vu sa capitalisation boursière fondre après de multiples procès.
Bayer prévoit pour 2021 une croissance nulle de ses ventes ainsi que de fortes charges de dépréciation comprises entre 5 et 9 milliards d’euros.
Espoir Olodo