Chauve-Souris : mieux les connaître et les protéger
La chauve-souris : Insecticides naturels !
En Europe, toutes les Chauves-souris sont insectivores. En une nuit, une chauve-souris peut consommer près de la moitié de son poids en insectes variés tels les moustiques et autres espèces ennemies des jardiniers, mais aussi des papillons de nuit dont beaucoup d’espèces se développent aux dépens des cultures, des arbres fruitiers…
Les chauves-souris se comportent donc comme d’excellents insecticides naturels, et ceci sans empoisonner le sol et l’eau pour des dizaines d’années.
Les Chiroptères ou Chauves-souris sont des Mammifères
Hormis les calottes polaires, les montagnes de haute altitude, les îles particulièrement isolées ou le centre des plus grands déserts, ces mammifères volants ont conquis tous les milieux de la planète. On les trouve dans un nombre impressionnant de gîtes naturels : milieux souterrains, crevasses et fissures des parois rocheuses, sous les feuillages, derrière les écorces ou dans les cavités des arbres ou plus étonnant dans des lieux insolites comme dans les égouts et sous les parasols ! Depuis que l’homme s’est fait bâtisseur, elles occupent aussi la majorité des constructions, des charpentes aux caves, en passant par les ponts et les ouvrages militaires.
Plusieurs dizaines de millions d’années d’évolution ont fait de ces mammifères nocturnes des merveilles d’adaptation.
L’aile de la Chauve-souris
C’est en fait une main ! A l’exception du pouce, les autres doigts sont particulièrement allongés et sous-tendent une fine membrane de peau, souple et élastique, assurant la portance.
Cette main membraneuse peut aussi servir de protection quand l’animal est au repos. Il s’en enveloppe alors comme d’une grande cape isolante. Les ailes agissent aussi comme un régulateur thermique. Brassant l’air nocturne, elles contribuent à abaisser la température de l’animal en vol. Les chauves-souris ne se contentent pas de voler, certaines se déplacent avec agilité sur le sol, dans les branches ou sur les voûtes des cavités.
Tout à l’envers
Presque toutes les chauves-souris passent une grande partie de leur vie la tête en bas. Les membres postérieurs des Chiroptères ont subi une rotation de 180° par rapport aux nôtres, adaptation qui s’avère idéale pour s’accrocher facilement aux branches, aux voûtes des cavités ou aux charpentes.
Quand elles se suspendent, leur poids exerce une traction sur des tendons qui maintiennent les griffes en position d’accrochage. Elles ne dépensent donc aucune énergie, même pendues pendant de très longues périodes.
Se repérer avec les oreilles
Presque toutes les chauves-souris quittent leur gîte à la tombée de la nuit. L’essentiel des espèces s’oriente et chasse à l’aide de l’écholocation, un système comparable au sonar qui leur permet d’évoluer dans l’obscurité la plus totale. Elles font partie des rares animaux qui peuvent « voir avec leurs oreilles ».
Les autres sens ne sont pas en reste pour autant : la vue est tout à fait fonctionnelle, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher sont aussi bien développés.
La vie de la chauve-souris
Des animaux menacés
En France, les chauves-souris sont toutes protégées par la loi de 1976 relative à la Protection de la nature ainsi que par l’arrêté du 17 avril 1981 (il est strictement interdit de les détruire). Mais les dérangements durant l’hiver, la disparition de leurs gîtes, la pollution lumineuse, les accidents de la route, l’utilisation intensive de pesticides, les transformations des paysages qui s’accompagnent d’une raréfaction de leurs proies, liés à un faible taux de renouvellement des populations (un seul jeune par femelle et par an) sont autant de facteurs compromettant leur survie.
L’hibernation
En hiver, leurs proies disparaissant, les chauves-souris ne peuvent plus se nourrir et entrent en léthargie. La température de leur corps s’abaisse considérablement, et tous les mécanismes physiologiques sont extrêmement ralentis (rythmes cardiaque et respiratoire,…). Elles sont alors très vulnérables et tout dérangement peut leur être fatal, en raison de la dépense énergétique – non compensable – liée au réveil.
Une reproduction particulière
Si les accouplements ont lieu en automne, la fécondation des ovules n’a lieu qu’au sortir de l’hibernation. Il s’agit d’une ovulation différée, ovules et spermatozoïdes restant « séparés » jusqu’à cette période.
En évitant ainsi une trop grande dépense d’énergie (l’accouplement en est une !) à la fin de l’hiver, les femelles peuvent se concentrer sur la reconstitution de leurs réserves et aborder dans de bonnes conditions physiologiques la période de mise bas et l’élevage de leur unique jeune (les jumeaux sont rares) durant l’été, s’il fait beau…
Ces chauves-souris se répartissent en quatre familles : les Rhinolophidés, les Vespertilionidés, les Molossidés et les Minioptéridés. La plupart des espèces ont une envergure comprise entre 20 et 25 cm et un corps long de 4 à 5 cm seulement (Pipistrelles, Oreillards, Barbastelle…). Cependant quelques espèces atteignent 40 cm d’envergure (Noctules, Sérotines, Grand Rhinolophe, Grand Murin).