L’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD) procèdera bientôt à la délimitation de son périmètre, pour préparer la réalisation d’un paquet de projets d’infrastructures visant à en faire un pôle de développement aéronautique dans la sous-région, annoncent des autorités administratives et aéroportuaires.
« Nous allons demander à AIBD de commettre un géomètre privé pour délimiter très précisément le périmètre de l’aéroport », a dit le gouverneur de Thiès Mamadou Moustapha Ndao.
Il s’adressait à des journalistes, jeudi, au terme d’une rencontre du groupe opérationnel technique, chargé de suivre le processus de recensement et d’indemnisation des personnes impactées par l’érection de l’aéroport de Diass.
Cette décision fait partie des nombreuses recommandations de cette réunion regroupant des représentants de services techniques, de l’administration territoriale, des deux communes de Keur Moussa et Diass abritant l’infrastructure aéroportuaire et une délégation de l’AIBD. L’aéroport occupe aujourd’hui 4.500 ha qui sont soumis à une « pression foncière importante », a relevé le gouverneur de Thiès, informe APS et reprit par DirectActu.
Il a été recommandé de continuer le recensement des impenses par le biais de la commission départementale de Mbour et celle basée à Keur Moussa, en vue d’indemniser les personnes affectées par le projet. Interpellé sur le temps que prendra ce travail, le gouverneur a précisé qu’aucun délai pour cela, les deux commissions étant chargées d’estimer la durée et les moyens nécessaires à l’opération. Le conseil d’administration de l’AIBD a autorisé le paiement d’une partie des impenses pour un montant de 500 millions de FCFA.
Selon le préfet de Mbour Mor Talla Tine, des impenses recensées sur 195 ha de la zone d’extension de la plateforme aéroportuaire ont été évaluées à 2 milliards de francs CFA. Une rencontre est prévue entre les responsables de l’aéroport et l’administration territoriale, pour étudier les modalités d’indemnisation des occupants de la superficie à libérer.
Plusieurs projets parmi « les plus urgents » de l’aéroport se trouvent impactés par le fait que son emprise n’est pas encore totalement libérée, a dit le nouveau directeur général de l’AIBD Doudou Kâ.
Pour lui, la libération du périmètre de l’AIBD est un préalable à la réalisation de la « nouvelle ambition » des pouvoirs publics de faire de l’AIBD le « premier hub aérien sous-régional ».
Il est selon lui prévu d’y construire un centre de maintenance aéronautique, une deuxième aérogare, une académie des métiers de l’aviation, des hôtels, des parcs d’attraction, pour faire de l’AIBD « l’aéroport de référence de la sous-région ».
Après une première phase qui a nécessité la sécurisation de 1.200 ha, l’infrastructure aéroportuaire qui a récemment fêté ses trois ans d’existence, aura besoin dans sa seconde phase de développement, de sécuriser les 4.500 ha qui lui sont affectés, a dit son directeur général.
L’AIBD, par le biais d’actions RSE (Responsabilité sociétale d’entreprise), devra aussi accompagner les populations qui occupaient cette zone depuis des générations et qui ont vu leur mode de vie détruit, leurs maisons et champs affectés à l’aéroport. Ces riverains désormais enclavés et à faibles revenus, ont du mal à accéder à l’électricité et à l’eau potable, a relevé le gouverneur de Thiès, évoquant l’urgence d’atténuer le contraste entre un aéroport de classe internationale et des voisins vivant dans la précarité. Selon Doudou Kâ, l’aéroport a dégagé un budget de 200 millions de FCFA pour réaliser des infrastructures sollicitées par les communes voisines de Keur Moussa et Diass dans le cadre de sa politique de RSE. Le groupe opérationnel technique devra servir d’interface entre l’AIBD et les populations.