La pandémie a déjà détruit 255 millions d’emplois à temps plein, selon l’Organisation internationale du travail (OIT). L’OIT voit tout de même la lumière au bout du tunnel. Mais elle prévient que la reprise pourrait creuser encore plus les inégalités si elle n’est pas faite correctement.
Les heures travaillées ont baissé de près de 9 % en 2020 dans le monde. C’est quatre fois plus que pendant la crise de 2009. Cela regroupe toutes les heures perdues avec les fermetures de magasins, les baisses d’activité et le chômage partiel.
L’OIT s’inquiète du nombre important de personnes qui ont même quitté le marché du travail, notamment celles qui ne peuvent plus chercher un emploi à cause des mesures de restrictions imposées un peu partout.
Guy Rider, le directeur de l’OIT, explique pourquoi cela risque d’être une grande perte pour le marché de l’emploi : « Dans 71 % des cas, c’est-à-dire pour 81 millions de personnes, ces pertes d’emploi se sont soldées par de l’inactivité. Ou bien ces personnes ne peuvent plus travailler, ou bien elles ont des obligations personnelles, ou bien elles ont tout simplement abandonné leurs recherches d’emploi. Donc tous leurs talents, leurs compétences, leur énergie, tout ça est perdu ».
En tout, les revenus du travail ont chuté de 3 700 milliards de dollars en 2020. C’est l’équivalent du PIB d’un pays comme l’Allemagne.
Le bout du tunnel… à certaines conditions
L’OIT voit pourtant les signes d’une reprise. Avec une croissance qui pourrait concerner la plupart des pays, dès la deuxième moitié de l’année 2021… à condition d’avoir suffisamment de vaccins. Et à condition de ne pas laisser les catégories les plus touchées sur le bord de la route. C’est le cas des jeunes et des femmes, qui ont plus perdu leur emploi que la moyenne des travailleurs.