Décidemment, le monde a changé. Plus l’accès à l’information est facile, plus la désinformation l’est.
Les citoyens de tous les pays se sont subitement rendu compte, avec la Covid-19, à quel point l’infox ou fake news, est devenue, de nos jours, un danger public.
Alors que les autorités sénégalaises envisagent de vacciner la totalité des citoyens d’ici fin mars, une bonne partie de l’opinion reste sensible aux théories complotistes et rejettent, d’emblée, la perspective de se faire vacciner.
La tâche de l’Etat sera rude car, nos populations font partie des plus têtues du globe. Et comme tout le monde s’informe maintenant par les réseaux sociaux, les vidéos qui circulent contre les vaccins ont déjà fait beaucoup de mal au point qu’il sera très difficile de renverser la tendance.
Certains soi-disant spécialistes soutiennent que les vaccins sont piégés pour des instituts et des hommes d’affaires riches, d’autres qu’ils ne sont pas efficaces et qu’ils sont même dangereux.
D’ailleurs, des vidéos, ridicules, montrent des individus transformés en animaux dès qu’ils ont pris le vaccin. Et des photos de gens morts après vaccination circulent aussi, entre autres infox de ce genre.
On en voit de toutes sortes à la portée de tous ceux qui ont des portables avec connexion. Et Dieu sait qu’ils sont nombreux.
Bien sûr, d’autres vidéos défendant les vaccins existent aussi. Mais, dans ce tohu-bohu, personne ne sait qui croire, enfin. La réalité est qu’en l’absence de certitude sur le vaccin, beaucoup doutent et ne savent pas trop quelle conduite tenir.
Toutefois, nous devons tous prendre conscience du fait que la pandémie existe, le virus se propage et qu’il est mortel. Pis, les cas de contamination, les cas graves et les décès augmentent.
Tous ces faits sont des certitudes. Alors, face au risque de contamination et au risque que peut constituer un vaccin, le choix coule de course. Autant se faire vacciner que de ne pas le faire et courir le risque multiplié par cent, de choper le virus.
En tout état de cause, on doit pouvoir faire confiance à nos spécialistes en la matière. Nous avons des spécialistes dans tous les domaines que les autorités étatiques consultent régulièrement et qui parlent même de temps en temps au grand public.
Même s’il est regrettable qu’on ait arrêté ces séances d’explication mensuelle avec les experts du Comité de lutte, il n’en demeure pas moins important de souligner que l’Organisation mondiale de la santé veille au grain avec l’initiative Covax, entre autre forme de garantie.
Qu’il s’agisse du vaccin chinois de Sinopharm, de Spoutnik V, de Pfizer/Biontech ou de Moderna, un travail sérieux a été abattu en un temps record par des experts de pays différents.
Par conséquent, tout le monde n’est pas habilité à parler de vaccins même si leur efficacité n’est pas de 100% et que le virus est en train de muter dans de nombreux pays.
Le vaccin, s’il est un mal (ce qui reste à prouver), sera un moindre mal face au danger que constitue le virus. Deux millions de morts dans le monde, c’est trop. C’est vrai que le risque zéro n’existe pas, mais, comme dans toute guerre, il faudra savoir accepter les effets collatéraux au nom de la victoire finale.
Il faudra que les uns et les autres se demandent si ceux qui diabolisent les vaccins sont vraiment de bonne foi ? En clair, quel est leur intérêt à se comporter de la sorte ?
Nous vivons dans un monde complexe où tout le monde défend une chose et son contraire. Il est loisible alors, en pareil cas, d’éviter de consommer les informations sans faire preuve d’esprit critique qui est à distinguer avec la paranoïa.
Allons tous nous faire vacciner dans l’intérêt du grand nombre. Le monde se mobilise contre un mal planétaire et ceux qui refusent de se mettre dans les rangs pactisent forcément avec l’ennemi.
C’est dire qu’il n’est pas exclu que des mesures coercitives soient prises contre les récalcitrants même si ce sera difficile de le justifier légalement.