Une étude menée entre avril et mai 2020, dans quatre régions du Sénégal, a montré que durant la période du couvre-feu et l’état d’urgence, les violences basées sur le genre ont connu une hausse de 1,1%. Les résultats ont été partagés au cours d’un atelier ouvert le 21 décembre 2020.
Il porte sur l’étude d’impact et de suivi sur les mesures de réduction des risques de la pandémie de Covid-19 sur les violences faites aux filles et aux femmes dans les régions de Ziguinchor, Dakar, Diourbel et Saint-Louis. Cette étude a été commanditée par le projet «Voix et leadership des femmes» dont l’objectif est, selon sa coordonnatrice adjointe, Daba Ndione, de renforcer les capacités des organisations de femmes, informe Le Soleil et reprit par DirectActu.
L’étude a été réalisée par le Groupe d’étude et de recherche genre et société (Geste) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. À en croire le professeur Rose A. Diop, membre du Geste, l’augmentation du taux de prévalence des violences basées sur le genre pendant la période du couvre-feu a été notée aussi bien en milieu rural que dans l’espace urbain. «Sur un échantillon de 300 filles et de femmes interrogées, celles âgées entre 15 et 25 ans ont subi une violence soit physique, verbale, psychologique soit encore économique», affirme-t-elle. Sous ce rapport, Rose A. Diop souligne que chez les femmes, les violences verbales occupent 80% contre 19% pour celles physiques. Et l’étude a montré que l’auteur est toujours un membre de la famille.
D’après Anta Fall Bass Konaté, présidente de l’association des Femmes éducatrices de l’Afrique de l’Ouest (Fawe), pendant cette même période, l’on a aussi une hausse des cas de grossesse précoce, de mariage d’enfants et d’abandon scolaire. Les résultats de l’étude ont pointé du doigt la perte d’emploi, la baisse du revenu et l’inactivité comme étant les facteurs d’aggravation des violences basées sur le genre.