A l’orée de l’année académique 2020-2021, certains parents d’élèves ne savent plus à quel saint se vouer. En plus des droits d’inscription, ils sont contraints, dans les établissements privés, de payer les mensualités dues pour le compte de l’année scolaire 2019-2020 avant les réinscriptions de leurs enfants.
Après plusieurs mois de vacances prolongées pour raison de crise sanitaire de la Covid-19, les élèves retrouveront aujourd’hui le chemin de l’école. Cette période a toujours été un véritable casse-tête pour les parents, partagés entre les frais d’inscription et l’achat de fournitures scolaires. Pour cette année académique, la situation est plus préoccupante, surtout pour les parents qui doivent inscrire leurs enfants dans les écoles privées. En plus des droits d’inscription, ceux-ci se trouvent dans l’obligation de payer intégralement ou en partie les mensualités de l’année précédente avant de réinscrire leurs enfants. Une situation qu’ils déplorent. Ils crient leur ras-le-bol.
Rencontré à la Médina sous un soleil de plomb, un parent d’élève qui a préféré garder l’anonymat, dit son indignation face à cette décision prise par certaines écoles privées. «Dans l’établissement de ma fille, on me demande de débourser 100 000 FCfa hormis les frais d’inscription de cette année qui s’élève aussi à 100 000 FCfa. C’est exorbitant et inadmissible», lance-t-il. «Actuellement, il me faut faire toute une gymnastique pour avoir de l’argent et verser cette somme pour la réinscription de ma fille, alors que les responsables savent pertinemment que des cours n’ont pas été dispensés normalement durant le dernier trimestre de l’année académique 2019/2020 », indique-t-il.
L’Etat invité à sévir
Salimata Niang, parent d’élève, estime que c’est inconcevable de faire payer aux parents des arriérés de scolarité avant de pouvoir inscrire leurs enfants. «Avec cette conjoncture difficile, les parents ont déjà beaucoup de mal à honorer les frais d’inscription et l’achat de fournitures scolaires. A cela s’ajoutent d’autres charges sociales. Ce qui représente déjà un grand poste de dépenses dans le budget des parents», argue-t-elle. Père de quatre enfants, Ibrahima Touré affirme que tous ses enfants sont scolarisés dans des établissements privés. «Chaque rentrée des classes, c’est la croix et la bannière pour moi. Je fais face au même problème après l’achat des fournitures, des chaussures et uniformes scolaires. L’argent manque pour les frais de scolarité des enfants et le plus souvent, je pars à la banque pour m’endetter afin de payer la scolarité de mes enfants. Aujourd’hui, on me demande de payer trois mois de scolarité dus à l’établissement, alors que les enseignements-apprentissages n’ont pas été convenablement dispensés. C’est inadmissible», tempête-t-il. M. Touré demande aux autorités de briser le silence sur cette situation qu’endurent les parents et de sévir. «L’Etat a injecté 2 milliards de FCfa pour les aider dans leur gestion. On ne peut pas comprendre que ces écoles continuent d’exiger le paiement des mois indus», s’offusque-t-il.
« Le Soleil »