Le dernier remaniement de ce 1er novembre a secoué fortement le landerneau politique. Si la coalition Benno bokk yakaar, au pouvoir, est restée pour le moment silencieuse parce qu’à l’abri, c’est un levier de boucliers dans pas mal d’autres, notamment celles de l’opposition.
La Coalition Idy 2019 a été la première à être secouée après l’onde de choc crée par l’entrée de Idrissa Seck et de ses ouailles dans l’attelage gouvernemental.
Le Mouvement Gum sa Bopp a claqué la porte. Les propos avancés par certains leaders de cette coalition notamment Cheikh Bamba Dièye du FSD/BJ, Mamadou Lamine Diallo, Président de Tekki, du partisan de Khalifa Sall et Maire de Grand-Yoff qui sur le plateau de la 7TV avait été très critique contre Idrissa Seck ce samedi, en disent long sur l’éclatement quasi-certaine de cette coalition.
Par la suite, c’est la coalition Jotna à faire les frais de ce séisme politique. Le parti le plus en vue, Pastef vient de claquer la porte alors que la polémique enfle sur le départ de Boubacar Camara du mouvement Jengü.
Le cas Malick Gackou de la coalition Idy 2019 fait l’objet de plusieurs supputations quant à la possibilité, pour lui, de rejoindre le camp du pouvoir. Ce qui n’est pas encore acté.
D’autres remous sont aussi attendus y compris dans Benno Bokk yakkar car une bonne partie de la coalition Macky 2012 qui en est une composante, se rebelle. Me Moussa Diop qui en dirige une frange ne cesse de faire des sorties incendiaires contre le Président de la République.
Une situation qui est symptomatique de la faiblesse congénitale qui caractérise ses coalitions.
Alliances politiques souvent contrenatures, elles ne sont pas du tout structurées et se dénouent aussi facilement qu’elles se nouent.
Alliances de circonstance, elles ont juste pour objectif de gagner une ou des élections. Si la coalition gagne, elle a des chances de perdurer d’où la longévité de Bby parce qu’il s’agira désormais de gouverner ensemble, si la coalition perd, elle va difficilement survivre. Chaque parti ou mouvement voudra affirmer sa souveraineté justement pour ne pas se faire écraser et oublier.
Or, avec le dernier remaniement et l’aveu de négociations secrètes entre Macky et Idy depuis des mois, les alliés des différentes coalitions ont eu l’impression d’avoir été les dindons de la farce. Le sentiment de trahison est là, tenace.
Alors, chaque parti ou mouvement revendique le droit ou même le devoir de revoir son positionnement politique à la faveur de ce qui a été appelé la reconfiguration du paysage politique sénégalais. Car, c’est de cela qu’il s’agit.
Le landerneau politique a été secoué par un séisme tellement fort, que rien ne sera plus comme avant. Ceci est d’autant plus évident que d’autres décrets sont attendus et personne ne sait qui va faire quoi.
Pis, il y a actuellement une rupture de confiance entre politiques mais aussi entre politiques et citoyens.
Car, les retrouvailles Macky/Idy ont brusquement poussé les principaux leaders politiques à revoir leurs positions, à analyser le présent et le futur et surtout à chercher à se déterminer.
Il n’est exagéré alors de dire qu’il y a eu un traumatisme réel qui va bousculer les certitudes et les barrières et définir un nouveau visage à la situation politique nationale.
Et dans cette dynamique, tout le monde attend de voir l’attitude que le Parti démocratique sénégalais (Pds) silencieux jusqu’ici va adopter. Car, de leur position, dépendra largement le renforcement de la majorité ou de l’opposition.