Je ne sais pas pour vous mais le mot « cyprine» est apparu dans mon vocabulaire courant il y a seulement 5 ans. Avant, je ne connaissais pas l’existence de ce mot et je disais « sperme féminin » (oui, je peux avoir honte). Mais il n’est pas aussi courant que le sperme. On a beau savoir de quoi il s’agit, on en parle jamais, et on utilise que rarement ce mot.
Et comme on en parle peu, comme on dit que les meufs sont des princesses qui font pipi des paillettes, on croit que nos vulves sentent la rose. Et si tel n’est pas le cas (puisque ce n’est jamais le cas), on s’efforce à ce que le soit. On se nettoie avec des produits intimes dont le PH est si acide qu’il abîme la flore vaginale, on met du lubrifiant au citron pour avoir meilleur goût ou on évite les cunnis par dégoût ou par peur de dégoûter l’autre.
Est-il important pour vous que votre partenaire aime vos fluides ?
Enfin, dans quelle mesure s’agit-il d’une histoire de goût ? N’est-ce pas plutôt les discours dégradants sur la sexualité et sur le sexe des femmes qui poussent certaines à complexer sur leur sexe ? Le sexe est certes partout, mais il reste lisse et aseptisé. Aucune trace de sexe qui dégouline, avec des lèvres qui dépassent, des odeurs et des couleurs. On pourrait mettre des fleurs à la place, ça ne changerait rien. Le sexe d’une fille doit être rose et avoir un délicat parfum de macaron à la vanille.