Les familles sinistrées de la commune la plus impactée du pays regagnent petit à petit leurs différentes maisons respectives. La vie reprend son cours normal dans ces zones fortement touchées par les pluies diluviennes des 5 et 6 septembre derniers. Le niveau très élevé des eaux se voit afficher sur les murs des maisons. La terre est encore moulante. Les rares poches d’eaux qui restent sont encore visibles. Trouvés dans leurs intimités, les sinistrés partagent leurs expériences.
Toutes les expériences, ne sont pas bonnes à partager. Mais, celles des sinistrés, de la commune de Keur Massar, sont pleines d’enseignements. Dans les Parcelles Assainies de ladite commune, la vie reprend son cours normal, mais les traces des eaux restent encore visibles. Le sol est très moulant, avec un relief foncièrement argileux, qui présente en son sein, beaucoup de diaclases. Les traces très élevées du niveau des eaux, sont encore visibles sur les différents murs de ces zones impactées.
Trouvé assis devant la porte de sa maison, le Vieux Souaré Sadio, en tenue africaine, compte partager son expérience. « L’inondation a été terrible pour tout le monde, d’autant plus que je ne m’attendais pas à avoir une masse aussi importante d’eau en 48 h. Nous avons toujours vécu des inondations, mais avoir des eaux à une hauteur d’1,5m, cela dépasse l’entendement. C’était insupportable, tout le voisinage était pratiquement sorti. Dans le secteur, il n’y avait que deux maisons qui étaient habitées, vu qu’ils vivaient sur la terrasse. Mais après le pompage des eaux, le retour se fait petit à petit » un témoignasse très émouvant du Vieux Sadio. Ce dernier vivait en ville. « Les pertes en matériel sont inestimables, nos fauteuils, frigos, matériels électroménagers pour ne citer que ces matériaux. Nous avons tout perdu» débite notre interlocuteur sur un dépit.
Il n’aura pas la chance de bénéficier du cash Transfer offert par les autorités. Cette omission ne le gêne pas parce que Vieux Sadio estime que d’autres en avaient plus besoin que lui. Dans la foulée, un autre sinistré, de retour dans sa maison, ne pouvait ne pas partager son sentiment. Astou Camara était de passage, chapelet à la main, vêtue tout de blanc, écharpe bleue qui cache ses épaules et une bonne partie de son corps. Elle réagit en indiquant que « Wallahi, je n’ai jamais vu, dans ma vie, un niveau d’eau aussi élevé. Mais ce que je retiens dans cette histoire, c’est la solidarité entre voisins. Les inondations ont renforcé nos liens. C’est-à-dire, dans une épreuve douloureuse, comme celle des inondations, nous pouvons en tirer une leçon de vie ».
Cette solidarité que la dame met en relief, est un état d’esprit. Dans les Parcelles Assainies, les jeunes se sont organisés en comités de veille et de soutien. Ils n’attendent rien de la mairie. Ils se sont donné les moyens, afin de venir en aide aux familles les plus impactées dans ces inondations inédites.
Des gravats pour remplir les poches d’eaux qui restent
Les jeunes et les bonnes volontés des zones impactées, se sont serrés les coudes, afin de faciliter le retour des familles impactées par les eaux dans leurs foyers respectifs. Les rares poches d’eaux, qui restent sont remplies de pierres et de sable. Au niveau de leur quartier général, un magasin est aménagé par les jeunes. On y retrouve des matelas étalés, un poste de télé et quelques chaises bien rangées. Une machine de pompage et des tuyaux sont juste mis devant la porte. Nourou Niang le coordinateur des différentes actions de secours, au niveau du quartier Sorry Ba explique que « nous gérons le pompage des eaux, car il existe encore des poches d’eaux et en ce qui concerne le retour des impactés, ils commencent à venir petit à petit. Nous achetons également des gravats, la charge est à 25 000 franc le plus souvent, ce sont les bonnes volontés qui mettent la main à la poche, pour faciliter le retour des familles impactées ».
A l’intérieur des Parcelles Assainies, la situation reste entière. Même s’il faut noter que le niveau de l’eau a drastiquement diminué, mais les maisons sont loin de retrouver leur aspect d’avant ces inondations. Car la zone est très basse. Moussa Tine, un jeune à la vingtaine est trouvé en pleines activités. Il déplace des sacs de sable qui servent de marche pieds. « Mes parents ont pris de l’âge, de ce fait, il est de mon devoir de faire ce travail, afin de faciliter le passage. J’étais seul dans la maison pour veiller à ce que les malfrats ne pillent pas le peu qui nous reste». Les jeunes des différentes cités se défoncent afin de rétablir et d’améliorer le cadre de vie. Mais les poches d’eau et la noirceur du sol inquiètent certains sinistrés qui commencent à regagner leurs maisons. Le jeune, revient à la charge « les agents des services d’hygiène, doivent pomper les lieux et désinfecter le sol car la terre n’était pas comme ça».
Ce sentiment d’inquiétude est la chose la mieux partagée chez les sinistrés qui commencent à rejoindre leur différents maisons.