La situation est difficile pour le patronat du tourisme. En l’espace de six mois de pandémie de la Covid-19, le secteur a perdu 300 milliards de FCfa, informe « Le Soleil » et reprit par DirectActu.
La pandémie de la Covid-19 a occasionné des pertes de plus de 300 milliards de FCfa pour l’industrie du tourisme, a déclaré le président de la Fédération des organisations patronales de l’industrie touristique (Fopits), Mamadou Racine Sy, lors d’une conférence de presse à Dakar mardi. « Nous ne voyons pas de visibilité avant la saison 2021-2022. Celle de 2020-2021 est déjà perdue. Nous ne pouvons jamais rattraper le chiffre d’affaires que nous avons perdu », a-t-il dit.
Plus de trois tours d’horloge, les acteurs de l’industrie touristique ont passé en revue les principales difficultés que traverse le secteur avec cette crise. Six mois que le secteur du tourisme est en crise en raison des mesures prises, notamment la fermeture des frontières. Jusqu’à présent, les hôtels sont « quasiment vides » malgré la reprise timide des activités économiques au Sénégal, indique Mamadou Racine Sy. Il note que le taux d’occupation des hôtels tourne entre 5 et 20% ; ce qui ne permet pas aux réceptifs de faire face à leurs charges. Pourtant le Président Macky Sall, « sensible à la situation du secteur », avait ordonné un certain nombre de mesures pour aider le tourisme. La première prise par le Chef de l’État, magnifie Mamadou Racine Sy, a été de porter le crédit hôtelier à 15 milliards de FCfa même si, précise-t-il, ce n’est pas un cadeau offert aux entreprises. Il s’agit d’un prêt qui a permis au secteur de faire face à la crise. « Sans le crédit hôtelier, aujourd’hui, on ne parlerait plus de tourisme au Sénégal. Cela a permis d’aider plus de 1.300 entreprises et financer les besoins en fonds de roulement pour permettre le paiement des salaires durant trois mois et supporter les coûts des factures d’eau et d’électricité », a déclaré le président du Fopits. Il a remercié le Président Macky Sall pour cette « mesure salutaire » et le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, qui a «très rapidement mis en place les ressources qui ont permis au crédit de jouer son rôle ». Ce crédit hôtelier, dit-il, a permis d’éviter un « marasme sur le plan social » et un « effondrement » de l’industrie touristique. Cependant, les ressources allouées aux entreprises du secteur du tourisme n’ont tenu que trois mois alors que la pandémie est encore là. Le patronat fait face à des charges, notamment les salaires, la fiscalité, les échéances bancaires, etc. « La situation est inédite et exceptionnelle », souligne Mamadou Sow, le président du Syndicat des agences de voyage.
Le patronat réclame une « amnistie fiscale »
Aujourd’hui, le patronat du tourisme attend de l’État un soutien fort sur le plan fiscal. Le président du Fopits réclame un « plan Marshall » pour soutenir le secteur et « des solutions courageuses » pour aider le tourisme à tenir. « Il faut chercher d’autres solutions comme l’amnistie fiscale. Nous l’envisageons et nous pensons que le Gouvernement doit aussi l’envisager. Ce serait courageux de dire que l’année 2020 est une année blanche sur le plan fiscal et reporter les échéances jusqu’en fin 2021 », a plaidé M. Sy. Si rien n’est fait, beaucoup d’emplois dans le secteur sont menacés.
4 milliards payés aux réceptifs hôteliers
Beaucoup de réceptifs hôteliers ont été utilisés pendant la pandémie pour accueillir les malades de la Covid-19. Ces hôtels ont commencé à entrer dans leurs fonds. « Je peux confirmer que 4 milliards de FCfa ont été payés aux réceptifs hôteliers et il reste 3,7 milliards à payer et qui ont été transmis au ministère de l’Économie pour règlement », a informé, hier, le président de la Fédération des organisations patronales de l’industrie touristique, Mamadou Racine Sy.
10 milliards pour la rénovation du King Fahd
En marge de la réunion des membres de la Fédération des organisations patronales de l’industrie touristique, Mamadou Racine Sy a informé que le King Fahd Palace est en chantier. Les investissements pour rénover cet espace se chiffre à 10 milliards de FCfa. Cette rénovation, dit-il, va permettre au Sénégal de faire face à ses engagements internationaux.