À partir de ces réponses, les chercheurs canadiens ont examiné la relation statistique entre la fréquence de relations sexuelles des couples et le niveau de satisfaction de la vie en général. Et là, surprise ! Une fois par semaine suffit au bonheur ! Les courbes parlent en effet d’elles-mêmes : faire l’amour améliore le bien-être général (noté sur 3 points) de 2,2/3 (pas de relations sexuelles) à 2,4/3 (une fois par semaine). Mais dépassé cette fréquence hebdomadaire, le score n’évolue plus. Pour Amy Muise, ce résultat bat en brèche la pensée commune « plus c’est mieux c’est » et peut rassurer beaucoup de gens qui « peuvent stresser de devoir remporter des ‘sex challenges’ quotidiens ou de se conformer à l’idée que les couples doivent faire l’amour aussi souvent que possible ».
Sentir la pression pour avoir des relations sexuelles aussi souvent que possible peut être intimidant et même stressant »
Et quid des célibataires ? Selon les courbes obtenues, les personnes non en couple obtiennent globalement un indice de satisfaction générale plus bas, de 2/3 points, et ce quelle que soit la fréquence de rapports sexuels. « S’engager dans de plus fréquentes relations sexuelles n’est pas associé à plus ou moins de bien-être », estime laconiquement la chercheuse. Ce qui l’intéresse, elle, à présent est d’étudier si des couples « basse fréquence » peuvent voir leur satisfaction générale augmenter en faisant l’amour plus fréquemment. Une sorte d’étude d’intervention. Elle aimerait aussi tester si ce seuil hebdomadaire peut différer chez certaines personnes. Cette étude américaine est-elle valable dans l’Hexagone ? « Je ne sais pas. Il serait intéressant de tester cette question sur un échantillon de couples français. »
Rapports sexuels : la fréquence ne fait pas la qualité
Donc 9 rapports par mois. Les forts en maths en concluront une moyenne de 2 par semaine et un peu plus si affinités ! Les moyennes ne sont pourtant que des… moyennes. Rappelez-vous : 1/20 dans une matière et 19/20 dans une autre, la moyenne est de 10/20, elle ne reflète en rien les sommets atteints dans une discipline et les carences dans une autre. Pour le sexe, c’est pareil, les plus actifs sexuellement peuvent faire artificiellement grimper la tendance et donner des complexes aux autres.
Dans l’enquête CSF, une précision qualitative a son importance : plus les rapports sont fréquents, plus les couples sont satisfaits. Ceux ou celles qui ont plus de 18 rapports par mois (soit 4 à 5 par semaine) estiment bien plus souvent leur vie sexuelle « très bonne » ou « satisfaisante » que ceux qui ont trois rapports par semaine. Morale de l’histoire : plus on le fait, plus on a envie de le faire. Et moins on le fait, moins on en a envie aussi !
Normalité rime avec culpabilité
Les chiffres placent l’individu sur le terrain de la revendication et de la comparaison, au lieu de le situer sur la question du sens et de l’intimité. Il est plus facile de compter les rapports ou leur durée que de s’interroger sur le sens d’une relation et sur la qualité de celle-c