Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les ménages africains, les transferts d’argent de la diaspora devraient reculer de 23% cette année, en raison de la pandémie de Covid et de ses conséquences économiques.
les travailleurs africains savent cependant qu’il sera difficile dans les mois à venir d’aider les familles restées au pays. Cette année, la Banque mondiale prévoit que les transferts d’argent de la diaspora vers l’Afrique sub-saharienne vont baisser de 23%. Ils représentent actuellement 48 milliards de dollars. Le problème n’est pas seulement africain, il est planétaire, selon l’économiste Dilip Ratha qui s’exprimait ici sur le site web de la Banque mondiale à la mi-avril.
« Il ne faut pas sous-estimer l’aspect humain de cette diminution des flux financiers. Si l’on regarde par exemple l’investissement direct étranger, ce sont des entreprises qui envoient l’argent et qui sont concernées. Mais avec les petites sommes que les migrants envoient, 50 dollars, cent ou deux cent, là on parle de centaines de millions, peut-être même d’un milliard de personnes dans le monde, qui sont concernées et affectées par cette baisse des transferts d’argent. »
La crise économique en Europe et aux Etats-Unis fagilisera un peu plus les travailleurs migrants. Beaucoup risquent de perdre leur emploi. Or, les flux qu’ils génèrent vers l’Afrique sont essentiel.
Dilip Ratha : « Quand les migrants envoient de l’argent à la maison, cela a un effet énorme sur la réduction de la pauvreté. Dans des pays comme le Népal, le soudan du Sud, la Somalie, ou Haïti, les transferts d’argent représentent 30% et parfois 50% du revenu national. Dans ces pays, les envois de fonds sont de véritables bouées de sauvetage pour un grand nombre de ménages, en particulier les plus fragiles.Si les transferts d’argent déclinent, ils tomberont dans la pauvreté. »
Dans certains pays, la baisse des transferts diasporiques aura des effets bien plus immédiats pour les ménages d’Afrique sub-saharienne que celle de l’investissement direct étranger, ou encore la diminution des cours des matières premières.