Longtemps chantée et érigée en surpriorité, l’autosuffisance en riz est loin d’être une réalité. Plusieurs raisons expliquent ce retard. En attendant, l’état multiplie ses efforts dans la subvention du riz importé.
De tous les programmes étatiques s’il y en a un qui est tout le temps une préoccupation majeure, c’est bien l’atteinte de l’autosuffisance en riz. Les gouvernements qui se sont succédé en ont tous fait une priorité sans jamais atteindre l’objectif. La preuve par le volume des importations. D’après une note d’analyse du commerce extérieur, l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) indique que le pays de la Teranga a importé pour près de 347 milliards FCfa de la céréale pour un volume de 1,48 million de tonnes. Une enveloppe en hausse de 32,1 % d’une année sur l’autre depuis 2020. Alors pourquoi l’objectif est-il si difficile à atteindre ? Pour Ousseynou Ndiaye, Président du Comité Interprofessionnel Riz (Ciriz) l’autosuffisance en riz était basée sur la double culture intégrale. Chaque saison, la même superficie était cultivée en contre-saison comme en hivernage. Ce qui permettait, selon lui, d’avoir une bonne intensité culturale.
Hélas, l’objectif n’a jamais été atteint, regrette-t-il. Même s’il juge les différentes initiatives pertinentes, le Président du Ciriz estime que la vulnérabilité de la filière riz a fait perdre beaucoup d’avancées. Par exemple, le péril aviaire a fait perdre entre 25 à 35% de la production. À cela, dit-il, s’ajoutent les effets du changement climatique. C’est le cas des inondations et la crue de l’année dernière. « En 2023, 19.720 hectares de production ont été perdues. Ce qui équivaut à un montant de 9 milliards de FCfa. Avec tous ces éléments, c’est difficile d’atteindre l’autosuffisance », fait-il constater. Cependant, Ousseynou Ndiaye estime que des avancées ont été réalisées par les nouvelles autorités. C’est le cas de la baisse du prix de l’urée qui est passé de 12.500 FCfa à 10.000 FCfa le sac de 50 kg, de 15.000 à 12.500 pour le sac de Dap. « Ce sont des efforts importants mais encore timides par rapport aux défis qui nous attendent », relativise-t-il.