L’Africa-China Centre for Policy & Advisory (ACCPA) a organisé un webinaire enrichissant le 25 février, analysant le paysage post-FOCAC. Des experts d’institutions de renom ont échangé sur l’évolution de la position de l’Afrique dans les discussions avec la Chine, sur le virage vers des investissements à fort impact, ainsi que sur la réalisation des engagements du FOCAC depuis septembre dernier.
L’événement a rassemblé Dennis Munene Mwaniki, Directeur Exécutif du China-Africa Center de l’Africa Policy Institute ; Paul Frimpong, Directeur Exécutif de l’ACCPA ; ainsi qu’An Na, Consultante et spécialiste de la Chine à l’agence de communication 35°Nord. Leurs discussions ont apporté des éclairages essentiels sur le commerce, la stratégie d’investissement et la coopération en matière de sécurité dans le cadre du FOCAC.
Parmi les évolutions majeures, la Chine a récemment étendu sa politique de zéro tarif à 140 nouveaux produits d’exportation africains. Cette initiative vise à renforcer les échanges commerciaux, tout en réduisant la dépendance de l’Afrique aux exportations de matières premières.
« Le FOCAC s’aligne sur l’Agenda 2063 de l’Afrique, soutenant l’intégration régionale à travers la construction de routes, de chemins de fer et d’autres projets d’infrastructure », a expliqué Dennis Munene Mwaniki en rappelant le rôle du FOCAC dans le développement économique africain. Il a également souligné l’importance des « dix plans d’action de la Chine pour dynamiser le commerce et renforcer la coopération industrielle en Afrique ». De son côté, Paul Frimpong a souligné : « Le FOCAC demeure le sommet Afrique + 1 le plus cohérent et le plus impactant, offrant le cadre de coopération le plus large avec des avantages tangibles pour l’Afrique. Le parcours de modernisation de la Chine constitue aussi une source précieuse d’inspiration pour l’industrialisation africaine. »
Un sujet central de la discussion a porté sur l’évolution de l’approche d’investissement de la Chine, qui est passée de mégaprojets à grande échelle à des investissements localisés et à fort impact. Cette stratégie pivotante, nommée « Petits et Beaux », favorise les projets rentables et durables dans des domaines tels que l’énergie propre, les infrastructures numériques et l’industrialisation.
An Na, qui a accompagné des acteurs institutionnels et privés à Beijing en septembre dernier, a partagé son expérience : « Petits et Beaux ne se limite pas à un simple slogan ; il incarne une transition vers des modèles d’investissement favorisant les partenariats locaux et la durabilité à long terme plutôt que la simple expansion. »
Outre le commerce et les investissements, la collaboration en matière de sécurité entre l’Afrique et la Chine constituait un autre élément essentiel. L’initiative pour la sécurité mondiale (Global Security Initiative, GSI) met en avant l’implication de la Chine dans la promotion de la stabilité à travers le continent. « L’objectif de l’Afrique de ‘Faire taire les armes’ s’aligne étroitement avec la GSI de la Chine, montrant l’harmonisation entre le FOCAC et les objectifs de développement de l’Afrique », a noté Mwaniki.
Le webinaire post-FOCAC 2025 a réaffirmé que l’avenir des relations Afrique-Chine sera pragmatique et axé sur les résultats, en privilégiant la facilitation du commerce, les investissements ciblés et le développement d’infrastructures durables.
Alors que le Plan d’action FOCAC 2025-2027 est mis en œuvre, il est essentiel que les parties prenantes se concentrent sur l’exploitation de ces engagements afin de stimuler une transformation économique à long terme.