Le 11 janvier 2025, le gouvernement malien a lancé la mise en œuvre d’une ordonnance provisoire de saisie de l’or stocké par Barrick Gold sur son complexe minier Loulo-Gounkoto, marquant une intensification du différend qui oppose l’État malien à la compagnie canadienne. Selon les premières informations, entre 3 et 4 tonnes d’or, d’une valeur estimée entre 245 millions et 380 millions de dollars, ont été transportées par hélicoptère vers une destination non précisée.
Cette saisie intervient dans un contexte déjà tendu, avec Barrick Gold menaçant de suspendre ses activités minières au Mali si cette mesure est maintenue. La société a précisé dans un communiqué publié en début d’année qu’elle interromprait ses exportations d’or et suspendrait ses opérations si la saisie de ses stocks n’était pas levée. Il reste désormais à voir si cette menace se concrétisera dans les prochaines semaines.
Le différend trouve ses racines dans la volonté du gouvernement malien de récupérer des arriérés fiscaux auprès des compagnies minières, estimés entre 300 et 600 milliards FCFA. Barrick, premier producteur d’or du pays, a reçu une réclamation de 500 millions de dollars, qu’elle conteste vigoureusement. Ce conflit s’est intensifié en 2024 avec l’émission d’un mandat d’arrêt contre le PDG de Barrick, Mark Bristow, ainsi que l’arrestation de plusieurs dirigeants locaux de l’entreprise. Les négociations avec Barrick semblent actuellement bloquées.
Cependant, une avancée a été réalisée avec d’autres compagnies minières opérant au Mali, et selon le ministre malien des Finances, Alousseni Sanou, près de 500 milliards FCFA ont déjà été récupérés auprès des autres producteurs d’or du pays d’ici fin décembre 2024.
La situation reste incertaine et pourrait avoir des répercussions importantes pour l’industrie minière du Mali, l’un des plus grands producteurs d’or du continent africain.