Convaincu que le Sénégal peut atteindre la souveraineté alimentaire dans douze mois, le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Mabouba Diagne a appelé hier, à Ziguinchor, à l’implication de tous les producteurs du pays afin de travailler à diminuer ou à mettre un terme aux importations qui coûtent « très chères » à l’État du Sénégal, indique le « SOLEIL ».
Chaque année, le Sénégal importe 1.070 tonnes de denrées alimentaires, 35 milliards de FCfa en oignon, plus de 100.000 t de lait pour une valeur marchande de 65 à 70 milliards de FCfa, etc. Ces dépenses liées aux importations sont estimées à 7 500 milliards de FCfa. Ces statistiques partagées hier, à Ziguinchor, par le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage en disent long sur la facture salée que l’État injecte pour importer les produits de consommation. Mabouba Diagne qui présidait le Comité régional de développement (Crd) consacré à la révision de la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale a invité tous les acteurs (agriculteurs, pêcheurs, éleveurs…) de la région de Ziguinchor à se lancer davantage dans la production agricole aux fins de soutenir les efforts du Gouvernement qui veut inverser la tendance.
Aussi, a-t-il recommandé de miser sur les coopératives communautaires et les exploitations agricoles familiales. Selon M. Diagne, l’État ne peut pas continuer à importer des denrées alimentaires pour nourrir ses citoyens. « L’année dernière, l’État du Sénégal a décidé d’injecter 120 milliards de FCfa dans le secteur de l’agriculture. Ces efforts commencent à porter leurs fruits. Mais, nous ne devons pas baisser les bras. Car, nous allons travailler à diminuer ou à mettre fin aux importations. Et nos producteurs peuvent produire suffisamment d’oignon et bien d’autres produits pour tous. On ne doit pas continuer à importer », a soutenu Mabouba Diagne sous les applaudissements des producteurs agricoles de la capitale régionale du Sud.
Pour garantir au Sénégal une « souveraineté et une sécurité alimentaires » dans les douze prochains mois, le ministre a invité les acteurs du secteur primaire à participer « activement » à la co-construction du pays. « Le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko accordent une grande importance aux domaines agro-pastoraux. Ils nous ont donné des instructions fermes. Nous devons donner le meilleur de nous-mêmes pour ne pas décevoir les Sénégalais. J’ai l’intime conviction que les agriculteurs de ce pays peuvent aider le Gouvernement à atteindre cet objectif majeur », a-t-il déclaré, rappelant que l’État sera toujours à l’écoute de tous. De son côté, le président du Cadre de concertation et de coopération des ruraux (Cncr), Nazirou Sall a affirmé qu’avec la révision et l’actualisation de la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale, le Sénégal peut arriver à produire suffisamment pour nourrir sa population. D’après M. Sall, le Sénégal ne peut pas continuer à se nourrir d’un riz transporté par un bateau qui peut tomber en panne à tout moment.