Le poulet est l’espèce animale la plus élevée au monde pour la consommation alimentaire avec plus de 20 milliards de têtes. Si sa viande est actuellement la deuxième la plus plébiscitée après le porc, cette tendance devrait s’inverser dès 2027.
Qu’elle soit grillée au feu de bois, laquée ou marinée, la viande de poulet dominera les assiettes des consommateurs de produits carnés dans le monde dès 2027. C’est ce qu’indique une analyse de la firme de conseil S&P Global Platts qui s’est penchée sur l’évolution de la consommation totale de viandes carnées à l’horizon 2030. Dans les détails, la consommation de viande de poulet est attendue autour de 117 millions de tonnes dès 2027 avant de culminer à 120 millions de tonnes d’ici 2030.
Cette trajectoire permettra à la viande de poulet de dépasser la viande de porc qui a contrario verra sa production se stabiliser autour de 115 millions de tonnes entre 2027 et 2030.
La montée en puissance de la consommation de poulet reste d’autant plus impressionnante que l’écart en faveur du porc s’élevait à près de 25 millions de tonnes autour de 2002/2003.
Depuis lors, la consommation de viande de poulet n’a cessé d’augmenter, portée par une productivité croissante liée à l’amélioration de la génétique, du ratio aliment-viande (quantité d’aliments nécessaire pour produire 1 kg de viande) et par une préférence marquée des consommateurs.
En effet, partout à travers le monde, la viande de poulet est de loin la viande la plus abordable et présente un meilleur rapport entre teneur en protéines et matières grasses que les viandes rouges.
Elle convient aussi à presque tous les types d’environnement avec très peu de restrictions sur son utilisation dans le monde contrairement à la viande de porc dont la consommation est d’abord portée par l’Asie (près de 60 % du stock total) et est limitée dans certaines régions en raison de considérations socioreligieuses.
D’après Platts, ces différents facteurs continueront à peser davantage en faveur de la consommation en plus de l’urbanisation rapide, de l’accroissement des revenus et des préoccupations écologiques. Avec sa production relativement moins consommatrice de ressources naturelles comme l’eau et moins émettrice de gaz à effet de serre que le bœuf, la viande de poulet est plus attractive pour les consommateurs soucieux de durabilité et de protection de l’environnement.
L’Afrique et Asie continueront à tirer la demande
Si la viande de poulet sera la principale source de protéine carnée, c’est d’abord à cause de la croissance prévue en Asie et en Afrique. Sur le continent le plus peuplé, l’Inde, le Vietnam et les Philippines porteront l’essor de la demande avec des hausses attendues respectivement de 27 %, 17 % et 15 %.
En Afrique, la consommation devrait grimper de 21 % à 7,54 millions de tonnes. Pendant ce temps, l’accroissement limité de la population limitera la demande de viande de poulet dans l’Union européenne et au Royaume-Uni qui devraient enregistrer une hausse de 2 % de leur consommation d’ici 2030.
Du côté des USA, premier marché de consommation, la croissance devrait être également modérée avec 4 % de hausse à 18,4 millions de tonnes. Plus globalement, Platts souligne que le Brésil devrait être le grand gagnant de l’essor de la consommation mondiale. Le pays d’Amérique du Sud, déjà premier exportateur mondial avec plus du tiers du marché, renforcera ses ventes d’ici 2030 en approchant les 5 millions de tonnes.