Me Moussa DIOP est-il épinglé par un rapport d’organe de contrôle ?
Suite aux accusations de Barthélémy DIAS, Me Moussa DIOP n’avait-il pas le droit de porter plainte pour laver son honneur et celui de sa famille ?
Et si on se demandait est-ce que SONKO n’a pas tiré d’affaire son « bro » Barth ?
La médiation à l’africaine pour éviter la judiciarisation d’un différend est-elle devenue un crime ? « Sois ennemi des procès, et ami des personnes », dit-on à juste raison.
La médiation à l’africaine (sous l’arbre à palabre) est un excellent mécanisme que les sociétés et États africains gagneraient à pérenniser pour la prévention, la gestion et la résolution des conflits auxquels des individus, des communautés ou des États pourraient faire face. Au Burkina Faso, le Moro Naba l’a réussi, en 2014, en évitant la confrontation entre les forces armées loyales et les éléments du RSP du Général Gilbert Djiendere. La Cedeao et l’Union Africaine usent très souvent ce mécanisme traditionnel pour venir à bout de nombreux conflits armés en Afrique. La crise post électorale gambienne a été ainsi réglée sans effusion de sang. Le continent africain dispose de mécanismes meta institutionnels très pertinents qui pourraient bien contribuer à la pacification des rapports entre les individus, les communautés et les États. SONKO n’a pas agi autrement.
À l’analyse des réactions, il y a trois catégories de personnes qui attaquent la démarche-médiation de SONKO :
- Des Sénégalais.es militant.e.s de la nouvelle « coalition » présidentielle et des activistes et journalistes dont SONKO et Pastef ne figurent pas sur leur tableau de variation. À la présidentielle de 2019, ils avaient voté, en très large majorité, Macky ou Idy.
- Des militant.e.s et sympathisant.e.s de Pastef qui pensent que la démarche de SONKO s’inscrit en contradiction avec le projet qu’il défend. Leur désapprobation est légitime, mais ils semblent ignorer que depuis 2000, une nouvelle ère est inaugurée sur la scène politique sénégalaise. Une élection se gagne désormais en coalition. La nouvelle coalition de Macky a toutes les chances de faire une razzia aux prochaines locales. En dehors du parti de la demande sociale, seule une forte coalition de celles et ceux qui s’opposent au régime de Macky pourrait inverser la donne. À défaut, Pastef ne pourra jamais dépasser son plafond vert à plus forte raison remporter une présidentielle pour traduire en acte son projet politique. « Affaire bi du dolé xel la ». SONKO l’a bien compris (je vais partager une vidéo de lui enregistrée lors de sa tournée pré électorale en Europe). Sinon, Pastef risque d’avoir le même destin politique que le RND de Cheikh Anta DIOP, le PAI de Majmoud DIOP, etc.
- Des Sénégalais.es qui sont, en toute sincérité, en equidistance des chapelles politiques, mais très à cheval sur les principes. Ils sont des sentinelles des valeurs démocratiques et des mœurs politiques. La République du Sénégal et la société sénégalaise ont besoin d’eux. Néanmoins, ai-je besoin de rappeler à ces derniers que si un pays se développe par la qualité, une élection se gagne par la quantité. En démocratie, le pouvoir s’acquiert par la majorité des urnes. Nul ne peut empêcher à un.e acteur/actrice politique de manœuvrer. L’essentiel, c’est de ne jamais trahir la cause.
Enfin, on en demande TROP à SONKO et au Pastef. Les premiers lorgnent la moindre erreur de SONKO pour le pilonner et satisfaire leur subconscient : »Gnieup yamm (Ils sont tous pareils) ». Quant aux deux derniers, leur exigence est proportionnelle à l’espoir qu’ils placent en ce projet porté par SONKO et sont hantés par la peur d’être à nouveau trahis.