Depuis quelques années, le durcissement des politiques migratoires dans les pays traversés et les conditions de vie et d’accueil de plus en plus difficiles dans les pays de départ, ont changé le visage de la migration clandestine. Elle est devenue massive et trop risquée.
Elle devient une migration de désespoir au regard des moyens utilisés. En plus des routes du désert, la traversée de l’océan atlantique à bord d’embarcations fragiles, est devenue un moyen privilégié pour les candidats à l’émigration qui veulent vrejoindre à tout prix les côtes espagnoles. Beaucoup d’entre eux, malheureusement, restent au fond de l’océan ou dans les sables du désert. S’ils ne le sont pas, ils endurent beaucoup de souffrances en mer ou dans les pays traversés.
Elle devient aussi une migration d’espoir. Le mot « clandestin » désigne aujourd’hui au Sénégal les personnes qui empruntent illégalement des pirogues pour se rendre en Europe. Le clandestin est celui qui brave la mer, la faim et la soif, celui qui risque sa vie pour atteindre un objectif noble, celui d’accéder au marché du travail et de chercher à sortir sa famille de la pauvreté. On parle de ”Mbëk, barça mba barsakh”.
Aujourd’hui, les dangers de la migration irrégulière comme la traite, le trafic illicite ou même la mort, sont visibles dans nos communautés.En tant que jeune, la première solution que je propose est de sensibiliser les jeunes pour les aider à comprendre que le dangereux périple comprend des risques importants et qu’ils peuvent réussir ici en exploitant les possibilités existantes au sein de nos communautés, en particulier dans l’agriculture,l’élevage,la formation professionnelle….
Il est donc crucial d’adopter une approche participative à la sensibilisation. La mobilisation communautaire en permettant aux membres de la communauté de s’approprier un renforcement de capacités et à mieux s’organiser afin de changer les comportements.
Mamadou Mouride Diouf