On va me reprocher certainement d’employer le mot « parjure ». Il est à la mesure de la crise de confiance qui ne cesse de se creuser entre les citoyens et les responsables politiques.
Ce qui est en cause, c’est la crédibilité de la parole politique : comment peut-on défendre aujourd’hui une position inverse à celle prise solennellement il y a un peu plus d’un an à l’occasion du rassemblement organisé à la veille de l’élection.
Comment peut-on espérer convaincre une majorité d’électeurs quand des engagements importants peuvent être reniés ?
Quelle est désormais la valeur des promesses d’un politicien en quête du pouvoir ? Comment éviter que nos concitoyens voient autre chose dans le comportement de la classe politique que de l’opportunisme ?
Comment nous expliquer que des compagnons de la première heure qui ont travaillé ardemment pour votre élection et réélection soient reniés et rejetés à la place de ceux qui ont pris le chemin inverse ?
Ces questions devront être au cœur de l’engagement politique et de toute candidature à une élection. Nous devons toujours être attachés à la constance des convictions que nous défendons même si cela doit nous couter quelques postes ou privilèges au détriment de certaines personnalités accrochées à des valeurs mais fidèles.
Non, la vie politique ne doit pas être sans foi ni loi, comme peut le laisser penser ce qui s’est passé dernièrement. Il faut dénoncer avec force cette démarche qui place le cynisme et l’opportunisme au sommet de la pyramide des valeurs.
Il faut changer de paradigme, renouveler la politique, écouter le message envoyé par les électeurs : Les sénégalais en ont assez de ces formules creuses qui masquent l’immobilisme.
Les sénégalais doivent canaliser leur colère légitime face à la classe politique et faire preuve de discernement, qu’ils traquent l’inconstance et l’insincérité dans les paroles publiques, qu’ils analysent la cohérence et la force des propositions qui leur sont faites. Contrairement à ce que prônent les populistes, il n’est pas utile ni opportun de renverser la table, mais l’heure est clairement venue d’exclure de cette table tous ceux qui trahissent leurs convictions. Ils faut savoir que que les sénégalais, peuples des cahiers de doléances de 1895 a sanctionné plusieurs régimes à cause de manœuvres politiciennes et ça ne saurait en être autrement.
Latyr Ging…Coordinateur du parti MODEL à Mbour