Des inondations meurtrières ont frappé la province du Tibesti, située dans l’extrême-nord désertique du Tchad, causant la mort d’au moins 54 personnes. Les pluies torrentielles, qui ont commencé le 9 août 2024, ont provoqué des crues dévastatrices, emportant des milliers de boutiques et des véhicules dans leur sillage. Les autorités locales, représentées par le général Mahamat Tochi Chidi, gouverneur de la province, ont confirmé ce bilan tragique mercredi soir.
Ces intempéries sont inhabituelles pour cette région aride où les précipitations annuelles dépassent rarement les 200 mm. Idriss Abdallah Hassan, directeur du réseau d’observation et de prévisions météorologiques à l’Agence nationale de la météorologie, a expliqué que ces fortes pluies sont des événements climatiques rares, se produisant « chaque cinq ou dix ans » dans cette zone désertique.
Le Tibesti fait partie de la vaste région du Borkou-Ennedi-Tibesti (BET), qui s’étend aux frontières de la Libye. Bien que cette région soit souvent associée à ses montagnes riches en métaux précieux, elle est aussi vulnérable aux catastrophes naturelles exacerbées par le changement climatique. Brahim Edji Mahamat, président d’une association locale de promotion de la paix, a révélé que parmi les victimes, une majorité étaient des orpailleurs étrangers, venus exploiter les ressources minières de la région.
Face à cette situation d’urgence, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU en Afrique de l’Ouest et centrale a lancé un appel à l’action. Dans un communiqué publié en ligne mardi, l’ONU a souligné que le Tchad est actuellement le pays le plus touché par les inondations dans la région, avec près de 246.883 personnes affectées en quelques semaines seulement. L’organisation internationale a appelé à « une action immédiate et un financement suffisant » pour répondre à cette crise climatique de plus en plus récurrente.