Entre janvier 2022 et juillet 2024, plus de 37 000 cas et 1400 décès liés au mpox ont été enregistrés dans 15 pays membres de l’Union africaine.
L’Agence de santé de l’Union africaine, Africa CDC, a officiellement déclaré une « urgence de santé publique » en réponse à la propagation inquiétante du mpox (variole du singe) à travers le continent. C’est ce qu’indique un communiqué de l’Agence publié le mardi 13 août 2024.
Face à cette menace, Africa CDC a pris des mesures pour coordonner les réponses aux urgences sanitaires majeures et mobiliser des ressources essentielles dans les pays les plus touchés. Une équipe de gestion des incidents a été constituée et un accord a été signé pour la distribution de plus de 215 000 doses de vaccin.
Dr. Jean Kaseya, directeur général d’Africa CDC, a insisté sur l’urgence d’une action rapide et décisive pour renforcer les systèmes de santé, améliorer la surveillance et les capacités de réponse, notamment grâce à une approche intégrée « One Health ». Il a également lancé un appel pressant à la communauté internationale pour un soutien accru, soulignant que l’Afrique n’a pas reçu l’assistance nécessaire lors de la déclaration précédente de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2022-2023.
« Le nombre de cas a considérablement augmenté par rapport à 2022, lorsque l’OMS a déclaré que le Mpox était une urgence de santé publique. Il est clair que nous sommes confrontés à un scénario différent, avec beaucoup plus de cas, ce qui entraîne une charge de morbidité plus élevée […] Nous craignons que le nombre de décès augmente en Afrique en raison de l’association avec le VIH », a-t-il ajouté.
Depuis le début de l’année 2024, l’Afrique est témoin d’une hausse alarmante des cas de mpox, avec une expansion rapide dans des pays auparavant épargnés tels que la Côte d’Ivoire, le Kenya et l’Ouganda. Au total, 15 pays africains ont rapporté 2030 infections et 13 décès cette année contre 1145 cas et 7 décès en 2023. La République démocratique du Congo (RDC), qui concentre plus de 90 % des cas, fait face à un nouveau variant du virus, particulièrement virulent dans l’est du pays.
Entre janvier 2022 et juillet 2024, plus de 37 000 cas et 1400 décès ont été enregistrés dans 15 pays membres de l’Union africaine. La lutte contre cette épidémie nécessite une mobilisation continue des ressources et une coordination étroite aux niveaux régional et international. En réponse à cette crise, l’Union africaine a annoncé, le 5 août dernier, un financement d’urgence de 10,4 millions de dollars pour soutenir les efforts déployés pour endiguer l’épidémie sur l’ensemble du continent.