Une nouvelle souche du Mpox (ou variole du singe) identifiée en République démocratique du Congo (RDC) puis signalée dans plusieurs pays voisins fait craindre une propagation de ce virus, deux ans après la précédente épidémie mondiale.
Cette souche, détectée en RDC en septembre 2023 et baptisée “Clade Ib”, est plus mortelle et plus transmissible que les précédentes et se transmet de personne à personne, s’inquiète l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Cette dernière envisage depuis dimanche de convoquer un comité d’experts pour déterminer s’il faut qualifier cette épidémie d’urgence internationale – son plus haut niveau d’alerte qu’elle avait déclenché lors d’une épidémie mondiale de Mpox en 2022.
La “Clade Ib” fait apparaître des éruptions cutanées sur tout le corps, quand les précédentes souches étaient caractérisées par des éruptions et des lésions localisées, sur la bouche, le visage ou les parties génitales.
En RDC, au 3 août, l’Agence de santé de l’Union africaine Africa CDC (Centres de contrôle et de prévention des maladies du continent), dénombrait 14.479 cas confirmés et suspects et de 455 morts, soit une létalité d’environ 3%. Selon des chercheurs de ce pays d’Afrique centrale, le taux de mortalité de cette souche peut atteindre 10% chez les enfants et le nombre de cas est en “augmentation exponentielle”, a reconnu le gouvernement congolais en juillet. “La maladie a été enregistrée dans les camps de déplacés autour de Goma, au Nord-Kivu, où l’extrême densité de la population rend la situation très critique.
Les risques d’explosion sont réels vu les énormes mouvements de population” dans cette région de conflit frontalière de plusieurs pays, précise le coordinateur médical de Médecins sans frontières (MSF) dans ce pays, Louis Albert Massing. Or “Ib” a déjà franchi les frontières: ces deux dernières semaines, des cas ont été observés en Ouganda, au Burundi, au Rwanda et au Kenya, affirme à l’AFP Rosamund Lewis, responsable de la riposte au Mpox à l’OMS.