Les déchets organiques rejetés par l’industrie alimentaire et agro-alimentaire pourraient être utilisés comme valeur ajoutée pour créer de la richesse, avec la mise en place de certaines technologies, a indiqué le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom.
”Ces entreprises, principalement préoccupées par leur développement industriel génèrent beaucoup de déchets organiques non traités qui rejettent du méthane dans l’atmosphère alors que ces déchets qui menacent la stabilité de notre environnement, pourraient être néanmoins utilisés comme valeur ajoutée pour créer de la richesse aux entreprises”, a-t-il dit.
Il intervenait jeudi à l’ouverture de la cérémonie officielle de lancement et de consultation du Projet ‘’Interventions ciblées sur la réduction des émissions en méthane issues des déchets en Afrique du Nord et de l’Ouest’’.
La phase pilote du projet est prévue sur 12 mois, dans trois pays, notamment le Sénégal, le Maroc et la Côte d’Ivoire. Au Sénégal, ce projet vise le développement d’un pipeline d’investissement précoce pour la réduction du méthane des déchets et effluents générés par les industries alimentaires et agro-alimentaires.
‘’Avec la mise en place de certaines technologies, ces déchets peuvent être valorisés en bioénergie ou en compost’’, a-t-il ajouté, relevant que, c’est ce à quoi s’évertue ce projet innovant de l’Institut mondial pour la croissance verte.
Il a indiqué qu’au cours de cette première phase du projet, les équipes de GGGI (Institut mondial pour la croissance verte) ont sillonné le pays, d’ouest en est, du nord au sud pour identifier des entreprises potentielles qui pourraient bénéficier de leur intervention.
‘’Une liste d’une dizaine d’entreprises, a été élaborée sur la base de critères précis définis, de façon participative et scientifique avec les partenaires de mise en œuvre’’, a-t-il ajouté, précisant que ”deux entreprises seront retenues”, sur cette liste, pour faire l’objet d’une étude de préfaisabilité, au cours du troisième trimestre, de cette année.
Daouda Ngom a appelé l’Etat, les institutions internationales mais aussi le secteur privé, à s’engager dans la mobilisation d’investissements considérables, aux fins de soutenir les entreprises sénégalaises à être performantes.
Il dit être persuadé que cette première phase du projet va découler sur des ”résultats probants” qui vont galvaniser nos partenaires de l’Institut Mondial pour la Croissance Verte et le Global Methane Hub, à continuer d’apporter leur soutien à l’Etat du Sénégal, dans ses efforts de lutte contre la crise économique et climatique, pour assurer une transition écologique réussie tout en boostant l’industrie verte.
Mis en œuvre par l’organisation GGGI en collaboration avec Global Méthane Hub, le projet ”Interventions ciblées sur les émissions de méthane provenant des déchets en Afrique du Nord et de l’Ouest”, est une réponse aux émissions de méthane des déchets organiques de l’ industrie agro-alimentaire.
‘’Nous sommes très fiers de pouvoir appuyer ce projet au Sénégal, au Maroc, et en Côte d’Ivoire. Nous espérons qu’il y aura des échanges importants entre ces trois pays’’, a pour sa part, soutenu, le représentant régional de Global Méthane Hub, Mouhamed Sultan.
Il s’est félicité de voir comment le Sénégal continue d’être un précurseur dans la gestion des émissions de méthane provenant des déchets organiques ainsi que dans sa chaîne de valeur.
De son côté, la directrice du Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN), Fatou Dyana Bâ, a expliqué que la mission de la structure qu’elle dirige, ”c’est d’accompagner, GGGI dans l’identification des entreprises sénégalaises qui pourraient intégrer, ce projet’’.
Elle a exprimé sa satisfaction de voir le lancement de ce projet qui regorge, selon elle, d’un ‘’fort potentiel’’ pour les entreprises œuvrant dans le secteur.
Le méthane est un autre gaz à effet de serre aux substances plus toxiques. Son empreinte dépasse largement les effets que peut occasionner le CO2 dans le réchauffement climatique.
Le méthane représente 19% des émissions de gaz à effet de serre, sachant que la riziculture, l’élevage et les déchets sont respectivement responsables de 8%, 32% et 18% des émissions mondiales de méthane d’origine humaine.