« Rebondissement spectaculaire ». Telle est la formule qui a doublement servi à la presse pour qualifier et titrer l’article informatif sur ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire des 94 milliards. Pendant plusieurs mois, elle aura tenu en haleine les proches des différentes parties impliquées, plus particulièrement les sénégalais qui avaient hâte d’en connaître l’épilogue pour un soif de justice mais aussi pour le cas d’école que constitue, à bien des égards, ce feuilleton juridique.
L’Appellation » Affaire des 94 milliards » est plus qu’un euphémisme. Il ne saurait décrire les blessures des véritables ayants-droit du titre foncier TF 1451/R qui ont dû souffrir le martyre plusieurs années durant pour avoir été spoliés de leur bien foncier.
Fort heureusement qu’en dépit de ceux que certains ont pu dire de déplacé et de regrettable sur la justice sénégalaise, ele reste crédible et indépendante. La perfection étant l’apanage de Dieu. D’aucuns dailleurs parlent de « rebondissement spectaculaire » puisqu’ils ne s’attendaient guère à ce que le tribunal de grande instance hors classe de Dakar ordonne la radiation de la prénotation inscrite le 26 juin 2014 sur le titre foncier TF 1451/R par ordonnance numéro 1036 au profit de la société nationale des habitations à loyer modéré ( SN HLM).
Le droit à été dit. Toutefois dire le droit est une chose, l’appliquer en est bien une une autre. Il est permis d’espérer que la décision de justice qui vient d’être rendue sera appliquée dans toute sa rigueur pour une raison très simple: l’avènement d’une véritable justice sociale dépasse le stade d’une demande sociale. Elle a été fortement et profondément exprimé e par le peuple sénégalais à travers les urnes le 24 mars dernier. La gouvernance vertueuse à laquelle, il aspire n’est pas réductible à la formulation de vœux pieux. Elle doit donner lieu à des actes forts posés au nom de l’Etat de droit.
L’histoire a fini de démontrer que les nations où les citoyens « expient leurs péchés » sont loin d’être les dernières de la classe en matière de démocratie et de développement. Elles sont toujours les premières. De ce point de vue, il urge que la justice aille jusqu’au bout, dans cette affaire, pour faire triompher la vérité.
Elle passe nécessairement par la restitution aux héritiers de la famille meurtrie de feu Ousmane Mbengue les 258ha restants après que deux pelés et trois tondus issus des milieux politicoaffairistes ont lésé, torturé, anéanti et affaibli toute une communauté et l’Etat du Sénégal qui est aussi une victime dans cette affaire pour le moins abracadabrantesque.
Macoumba Senghor,
Citoyen sénégalais.