Depuis quelques jours, la France prévoit de réduire le nombre de militaires français en Afrique de l’Ouest et centrale. Actuellement on compte de centaine d’hommes dans les camps africains. Une présence qui rentre dans le cadre des partenariats et conventions entre la France et les pays francophones. Cette décision intervient après des déconvenues significatives au Sahel.
La France prévoit de réduire ses forces dites « prépositionnées » sur les bases militaires. Selon le plan envisagé, actuellement en discussion avec les partenaires africains. Les nombres seront réduits à environ une centaine de militaires au Gabon, au Sénégal et en Côte d’Ivoire, et à environ 300 au Tchad. En conséquence, le dispositif global pourrait comprendre environ 600 militaires, avec la possibilité de croître ponctuellement en fonction des besoins des partenaires.
Cette décision marque une décrue historique. Il y a encore deux ans, la France comptait plus de 1600 forces prépositionnées en Afrique de l’Ouest et au Gabon, et plus de 5.000 militaires au Sahel dans le cadre de l’opération antijihadiste Barkhane. Cependant, l’ex-puissance coloniale a été progressivement poussée dehors par les juntes au pouvoir à Bamako, Ouagadougou et Niamey, au profit de la Russie.
Désormais,c’est le Tchad qui est le dernier pays du Sahel à héberger des soldats français, mais il est encerclé par des pays accueillant des forces paramilitaires russes, issues de la réorganisation du groupe Wagner. D’ailleurs, Emmanuel Macron a missionné l’ancien ministre Jean-Marie Bockel pour discuter des nouvelles modalités de la présence militaire française avec les partenaires africains. Ses conclusions sont attendues en juillet, mais les grandes lignes du projet sont déjà définies.
Un commandement dédié à l’Afrique sera créé cet été à Paris, avec un général déjà désigné pour le diriger. En Côte d’Ivoire, les effectifs militaires ont déjà été réduits de 900 à 600, et au Sénégal, la décrue a également débuté. Le nouveau président panafricaniste de gauche du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, insiste sur la souveraineté du pays, bien qu’il ne remette pas en question les accords de défense bilatéraux.