Les pandémies, les effets du changement climatique et les cyberattaques deviendront courants en Afrique. Cela constitue des risques pour les entreprises et les ménages. Pour le secteur des assurances, c’est une opportunité à saisir.
Cette année 2020, la pandémie de coronavirus, les inondations qui ont touché plusieurs pays en Afrique, et les risques d’une hausse des cyberattaques sont trois niches de croissance que devra surveiller le secteur des assurances en Afrique.
Selon un récent rapport publié par le groupe d’assurance français Axa, ces trois éléments constitueront le top 3 des risques contre lesquels il faudrait se prémunir dans les 5 prochaines années.
Au-delà du choc sanitaire, l’une des conséquences majeures du coronavirus en Afrique a été l’interruption obligatoire qu’il a imposée à plusieurs secteurs d’activités, sans que les promoteurs des entreprises en question ne puissent obtenir une compensation adéquate. En Afrique du Sud où le marché des assurances est développé et où la protection du business est connue, les assurés éprouvent des difficultés à se faire payer sur leurs déclarations de sinistre covid-19.
Dans les autres pays du continent noir où le taux de pénétration des services d’assurance est faible, cette question n’est pas abordée, et des millions de petits acteurs économiques se sont retrouvés avec des pertes de revenus non compensées. Or, selon plusieurs observateurs, d’autres pandémies de l’ampleur de la covid-19 pourraient survenir. Cela constitue non seulement une responsabilité pour le secteur des assurances, mais aussi une opportunité.
Plusieurs grandes villes africaines ont été frappées par des pluies torrentielles que des experts qualifient de conséquences du changement climatique. Les pertes sont importantes, notamment en termes de productivité économique, de dégâts matériels et surtout de destruction des productions agricoles.
Le dernier risque est celui des cyberattaques. L’Afrique plus rapidement que partout dans le monde est en train de se digitaliser. Si le processus offre des opportunités en termes d’inclusion sociale, professionnelle et économique, il comporte aussi un important lot de risques contre lesquels les individus, mais surtout les entreprises devront se protéger.
Les analyses récentes des assurances en Afrique montrent que le secteur n’est pas préparé à gérer ce type de défis. Il faudrait déjà comprendre ces risques, mesurer la probabilité qu’ils surviennent, et l’ampleur des dangers qu’ils peuvent représenter. Or, on voit bien avec la covid-19 qu’une modélisation des sinistres est assez complexe, car ils impactent la santé, mais aussi les revenus des individus et des entreprises.
Offrir des couvertures contre les risques climatiques et la digitalisation ne sera pas une mince affaire. Les pertes peuvent se chiffrer à plusieurs milliards de dollars, et il n’est pas certain que les sociétés d’assurances en Afrique disposent d’assez de fonds propres pour pouvoir s’y engager.
Idriss Linge