Les assises de la Justice ont été lancées hier par le Président Diomaye Faye en présence de tous les segments de la société. Cette rencontre qui se veut inclusive a pour objectif final de trouver des remèdes à ce grand malade qu’est la justice. Celle-ci a besoin de redorer son blason terni par des accusations de corruption proférées à l’endroit de deux juges du Conseil Constitutionnel. A-t-on mis le coude sur ce brûlant dossier ? Là est la question.
Des juges du Conseil Constitutionnel ont été trainés dans la boue, vilipendés et même accusés d’être corrompus par l’ex Pm. Karim Wade et le Pds sont formels : Amadou Bâ a corrompu deux juges du Conseil Constitutionnel en l’occurrence Cheikh Tidiane Coulibaly et Cheikh Tidiane Ndiaye. Le dernier nommé a même porté plainte auprès du Procureur de la République mais le dossier dort toujours dans les tiroirs. Les consciences s’interrogent. Tant que cette affaire n’est pas élucidée, aucun magistrat n’aura plus la confiance des justiciers.
Le rapport de confiance entre les justiciers et les justiciables s’est émoussé. Jamais dans l’histoire électorale de notre pays, la haute hièrarchie judiciaire incarnée par le Conseil Constitutionnel n’a été éclaboussée par des accusations de corruption portant sur des milliards de FCFA. Même s’il s’agissait de milliards de nos pauvres francs, la justice ne s’était pas auto-saisie. Ce dossier ne devait pas être placé sous le coude. Il y va de la crédibilité de l’institution judiciaire et même de l’image du pays. Silence, on assassine les lois. Comme si la justice est faite pour les faibles.
Quand on parle de justice, le corps des juges n’est pas exempté. C’est comme si les lois étaient faites pour les autres et pas pour eux. Ce qui nous conduit à nous interroger sur le silence des magistrats du Conseil Constitutionnel sur une affaire aussi grave : « peuvent-ils avoir la légitimité de légiférer ? Si la justice refuse de bouger, l’ex Pm Amadou Bâ doit porter plainte pour laver son honneur. Il est accusé de corrupteur et les juges de corrompus. Même le juge constitutionnel qui avait porté plainte brille par son mutisme.
Que dire du silence du Président du Conseil Constitutionnel, Mamadou Badio Camara qui se tait face à des soupçons de corruption sur l’institution judiciaire qu’ il dirige ? On peut même se demander si le juge Constitutionnel Cheikh Tidiane Ndiaye n’avait-il pas agité une plainte pour éteindre systématiquement l’action de l’ Assemblée Nationale qui avait constitué une commission d’enquête parlementaire ? Cette question restée sans réponse fait perdre à Dame Justice sa crédibilité et aux juges du Conseil Constitutionnel leur légitimité.