Au Sénégal, la pêche contribue à hauteur de 3 % au PIB. Les captures illégales au large des côtes sénégalaises constituent une menace aussi bien pour l’approvisionnement du marché local en poissons que pour les exportations du pays.
Le Sénégal a reçu le 27 mai, un « carton jaune » de la Commission européenne (CE) en raison de l’insuffisance de ses efforts dans la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN).
Pour expliquer sa démarche, l’institution met en avant des défaillances constatées dans les systèmes de suivi, de contrôle et de surveillance des navires battant pavillon sénégalais dans les eaux situées en dehors de la juridiction du pays, ainsi que pour les navires de pêche étrangers au port de Dakar.
En outre, la CE ajoute que des exportations illégales du Sénégal vers le marché de l’UE ont été détectées, compromettant ainsi la fiabilité du système de traçabilité mis en œuvre dans le pays.
« Par cette décision, la Commission entame un dialogue formel avec le Sénégal et se déclare disposée à soutenir le pays dans la lutte contre la pêche INN. Le carton jaune offre au Sénégal la possibilité de réagir et de prendre des mesures pour remédier à la situation dans un délai raisonnable », peut-on lire dans un communiqué publié sur le site de la CE.
Si pour l’heure, « ce carton jaune » n’implique pas encore des mesures affectant le commerce de poissons entre les deux partenaires, il faut noter qu’en cas de persistance des lacunes, les pays déjà avertis par la CE peuvent être confrontés à une « procédure d’identification (carton rouge) » et des sanctions telles que l’interdiction d’exporter leurs produits de la pêche vers le marché de l’UE.
Il faut noter que le bloc européen est la principale destination pour les exportations sénégalaises de produits halieutiques. D’après les données compilées sur la plateforme Trade Map, l’UE a représenté 39 % des exportations sénégalaises de produits halieutiques en valeur qui ont totalisé plus de 605 millions $ en 2022.