L’initiative vise à renforcer les capacités locales afin de mieux gérer les finances publiques et répondre efficacement aux défis actuels.
La Commission économique pour l’Afrique (CEA) en partenariat avec l’ONU-Habitat et le FENU ont lancé le programme « DA-15 » visant à mettre en œuvre des réformes pour créer un « espace budgétaire urbain résilient ». L’information émane d’un communiqué de l’organisation publié le jeudi 23 mai 2024.
L’initiative a pour objectif principal d’améliorer la performance financière des villes africaines et leur capacité à répondre aux défis climatiques et économiques dans le contexte post-covid-19.
Pour ce faire, elle se concentrera sur cinq indicateurs financiers clés : la transparence et responsabilité fiscale, la mobilisation des recettes locales, la gestion de la dette, les investissements stratégiques et l’efficacité des dépenses. DA-15 soutiendra également les petites et moyennes entreprises (PME) et les start-up de la sous-région afin de stimuler la croissance économique et la création d’emplois.
Les premières villes à bénéficier de l’initiative DA-15 sont : Addis-Abeba (Ethiopie), Nairobi (Kenya), Kigali (Rwanda) et Lusaka (Zambie). Dar es Salaam (Tanzanie) et Yaoundé (Cameroun) sont prévues pour une phase ultérieure.
Un contexte économique difficile pour les villes africaines
Depuis 2020, l’Afrique est confrontée à une série de chocs économiques, dont la pandémie de covid-19, l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la hausse des taux d’intérêt américains. Ces événements ont exacerbé la crise de liquidité et d’endettement, plongeant de nombreux gouvernements africains dans une impasse budgétaire.
Selon le Fonds monétaire international (FMI), le taux d’endettement moyen en Afrique subsaharienne a presque doublé en une décennie, passant de 30 % du PIB fin 2013 à près de 60 % fin 2022. Plus de la moitié des pays à faible revenu de la région sont désormais évalués comme étant à haut risque ou déjà en situation de surendettement.
Cette situation pourrait avoir des répercussions importantes sur les finances locales. En effet, les villes sont souvent dépendantes des transferts financiers de l’État central, ce qui les rend également vulnérables aux difficultés budgétaires des gouvernements. Selon un rapport de la Banque africaine de développement (BAD), un fort endettement du pays pourrait provoquer des coupes budgétaires qui affecteraient les services publics tels que l’éducation, la santé et les infrastructures.
Des recommandations pour une gestion financière durable
Pour faire face à cette situation, des experts recommandent de mettre en œuvre des politiques fiscales responsables et une coordination efficace entre le gouvernement central et les autorités locales. Cela permettra de favoriser la croissance économique tout en garantissant la soutenabilité de la dette.