Les personnes en situation de handicap du département de Podor se sont réunies, avant hier, au village de Dioudé Diabé, dans l’île à Morphi pour dénoncer la situation dans laquelle, elles vivent. Ces dernières qui ont dépassé 15 mille personnes réparties dans les 22 communes que compte Podor, disent rester six mois sans voir la couleur de leurs bourses familiales.
«L’Etat étant une continuité, nous invitons les nouvelles autorités à se pencher sur nos cas. Les 35 000 francs Cfa que nous recevions en termes d’appui chaque mois et qui représentaient notre maigre bourse familiale ont été presque suspendus sans que nous ne sachions le pourquoi. Nous sommes à la veille de la fête de Tabaski, puisque nous ne pouvons emprunter les rues pour mendier ou tendre la main, nous réclamons nos bourses», a indiqué le président de l’Association départementale des handicapés (Adh), Mohamadou Diaw dit Carlos.
Dénonçant leur exclusion dans la fonction publique, le responsable des personnes à mobilité réduite veut que lui et ses camardes soient considérés comme des citoyens à part entière dans leur propre société. «La majeure partie d’entre nous dans cette association départementale reconnue par l’Etat sénégalais, sont instruits et diplômés», soutient-il.
Ces personnes affirment qu’elles ne veulent pas verser dans le populisme, c’est pourquoi, elles n’ont pas investi la rue pour exprimer leur colère. «Nous évitons de tenir des manifestations dans la rue pour réclamer notre droit. Pourtant, nous sommes bien capables de le faire. Mais en citoyens disciplinés, nous avons décidé de nous concerter et de soumettre nos discutions issues de nos échanges aux représentants des autorités gouvernementales qui sont au niveau local. On a espoir que les autorités ne tarderont pas à trouver des solutions à nos problèmes», affirme M. Diaw. A l’en croire, ils sont tous des pères et mères de famille sans aucun revenu mensuel. «Nous avons de la peine à faire face aux charges familiales. Dans les écoles, nos enfants sont très souvent exclus faute de fournitures et de non paiement de leurs frais de scolarité. Quand ils sont malades, nous peinons à les prendre en charge au niveau des établissements de santé. Et rares parmi nous arrivent à assurer les trois repas du jour. Autant de difficultés qui nous assaillent au quotidien et qui exigent appuis auprès des nouvelles autorités gouvernementales selon eux», déplore M. Diaw.
Face à la presse, ces personnes vivant avec un handicap n’ont pas manqué de dénoncer le manque de soutien des autorités politiques du département de Podor. «Les maires du département de Podor ne nous sont d’aucune utilité. Pourtant, ils n’hésitent pas à nous courtiser pendant les échéances électorales pour les 15 mille cartes que nous détenons», fustige le président de l’Adh. Poursuivant, les handicapés du département interpellent directement l’actuel président de la République pour que, désormais, des subventions destinées aux handicapés soient logées dans les mairies et Conseil départementaux pour leur prise en charge.