Le Président Bassirou Diomaye Faye veut aller plus loin que ses prédécesseurs Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. La mise en place annoncée d’une Commission électorale nationale indépendante (Ceni) démontre la détermination du nouveau locataire du Palais à gommer, par l’entremise de concertations avec les acteurs politiques et les membres de la Société civile, toutes les fausses notes ayant jalonné le récent processus électoral.
D’entrée de jeu, le Président Bassirou Diomaye Faye annonce la couleur. Dès sa première adresse à la Nation, le chef de l’Etat indique le contenu qu’il veut donner à la gestion de la chose politique dans le pays. Et il compte aller loin, plus loin que ses prédécesseurs. Bassirou Diomaye Faye veut, en un mot, faire la révolution dans l’organisation des élections. Son annonce de la création d’une Commission électorale nationale indépendante (Ceni) démontre sa détermination à donner un coup de fouet à la gestion du processus électoral. Avec cette démarche, le Président Bassirou Diomaye Faye veut ranger aux oubliettes tous les manquements notés dans le déroulement du processus électoral.
Avec la Ceni, ce sera une révolution dans l’organisation et la gestion du processus électoral. Puisque la nouvelle entité devrait, à la fois, supplanter le ministère de l’Intérieur et tous ses démembrements, qui s’occupaient jusqu’ici des questions électorales. Et, elle serait appelée, désormais, à gérer le processus électoral, du début jusqu’à la fin. La proclamation définitive des résultats étant toujours dévolue au Conseil constitutionnel.
Pour l’histoire, l’ancêtre de la future Ceni est née vers la fin des années 90. Le Président Abdou Diouf, tirant les leçons des manquements et autres incidents notés dans l’organisation des élections, a pris la décision de mettre sur pied l’Observatoire national des élections (Onel), présidée par Louis Pereira de Carvalho puis par le Général Mamadou Niang. La même structure, créée par la loi n°97-15 du 8 septembre 1997 sera maintenue, après l’alternance intervenue le 19 mars 2000, avec l’élection de Me Abdoulaye Wade à la tête du pays. Sa mission étant toujours la même : superviser le processus électoral et observer les scrutins, tout en veillant à leur bon déroulement.
Mais, c’est à partir de 2005 que l’Onel disparaît. Le Président Abdoulaye Wade décide de mettre en place une nouvelle structure, appelée à jouer presque les mêmes rôles et à mener la même mission que l’Onel. Il s’agit de la Commission électorale nationale autonome (Cena). Cette nouvelle entité continuera d’exister et à jouer sa partition dans le jeu électoral. Elle a connu trois hommes à sa tête : le magistrat Moustapha Touré, le magistrat Doudou Ndir et l’Inspecteur général d’Etat (Ige) et actuel président, Abdoulaye Sylla. Une existence de la Cena qui est devenue vieille aujourd’hui de dix-neuf ans.