À Madagascar, un projet de loi visant à instaurer de nouvelles règles pour les violeurs d’enfants a été adopté par les députés le 2 février. Le projet, ensuite validé par le Sénat, prévoit la possibilité de recourir à la castration chirurgicale ou chimique pour les violeurs d’enfants.
Réunis en session ordinaire le vendredi 2 février, les députés malgaches ont approuvé à l’unanimité le projet de loi portant modification des articles du code pénal relatifs au viol et aux autres agressions sexuelles, tel que proposé par le gouvernement.
« La réforme de cette loi découle de la prise de conscience croissante du nombre de crimes sexuels commis contre les enfants mineurs. Son objectif est d’instaurer une dissuasion en introduisant de nouvelles sanctions et des répressions plus rigoureuses« , indique un communiqué de la chambre basse. « La loi redéfinit la notion de viol et prévoit des peines en fonction de l’âge des victimes, tout en cherchant à neutraliser les prédateurs sexuels par l’introduction de la castration chirurgicale ou chimique« , ajoute-t-il.
Alors que l’ancien code prévoyait des peines de cinq à vingt ans de travaux forcés pour les auteurs de viol, le nouveau code prévoit désormais la réclusion à perpétuité et la possibilité de castration chirurgicale pour les personnes reconnues coupables de viol sur un mineur de moins de dix ans.
« Si la victime a entre dix et treize ans, le prévenu devra subir une castration chimique en plus d’une peine de 15 à 20 ans de travaux forcés. Cette peine sera de 10 à 20 ans si la victime a entre 13 et 18 ans. En revanche, si l’auteur des faits est un mineur, il échappera à toute castration« , précise le code.
À noter que le projet de loi a été proposé par le président de Madagascar, Andry Rajoelina, le mois dernier, et constituait l’une de ses principales promesses de campagne lors de sa réélection l’année précédente.
Cependant, des organisations internationales ont critiqué la nouvelle loi. La BBC rapporte que Tigere Chagutah, directeur régional d’Amnesty pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, a appelé à l’abolition de la nouvelle loi, la qualifiant de cruelle, inhumaine et dégradante.