Président honoraire du Conseil départemental de Kaolack, M.Baba Ndiaye est un acteur majeur de l’arène politique. Au cours de son intervention, le Président du Conseil de Surveillance de l’Agence Nationale de Construction des Bâtiments et Édifices Publics du Sénégal (ACBEP), par ailleurs, vice-
coordonnateur du Comité électoral départemental de Kaolack, bénit le report de l’élection présidentielle et étale ses raisons. Pour lui, il urge de privilégier le dialogue et la concertation entre les différents acteurs du jeu politique pour aboutir à une consultation électorale crédible, transparente et acceptée par les principaux
protagonistes.
Entretien.
M.le Président, le report de l’élection présidentielle vient d’être acté. Qu’en pensez-vous?
La date a été déplacée pour vider un certain nombre d’incompréhensions qui existent entre les différents acteurs et institutions impliquées dans l’organisation, voire la préparation des élections. Nous sommes dans un pays qui a connu une large tradition de démocratie. Ce n’est pas une première. On a connu , de par le passé, des crises que nous avons su à dépasser de par le génie de notre cher et beau peuple. Je peux citer 1962-63,1967,1988 et 1993. En dépit d’une siutation politique polluante, l’on pu faire toujours preuve de dépassement pour aller vers l’essentiel.
Mais, certains parlent de régression de notre démocratie. Votre avis.
Je crois que c’est trop dire. La démocratie sénégalaise a connu un raffermissement au cours de son histoire. En 1974, l’on note une ouverture démocratique avec l’autorisation de quatre (4) par le Président de la République de l’époque Léopold Sédar Senghor. Avec l’arrivée du Président Abdou Diouf, elle (cette démocratie) s’est solidifiée avec la mise sue pied du multipartisme intégral en 1981.Lors de la crise de 1988, de larges concertations et un dialogue sincère ont permis d’aboutir au code consensuel de 1991. Malgré les multiples épreuves,notre démocratie est restée toujours debout, plus que résiliente. Cela a aussi permis la première alternance politique en 2000 et la deuxième en 2012. C’est tout à l’honneur du peuple sénégalais. Nous sommes cités en modèle en Afrique et à travers le monde.
Et la situation actuelle. Quelle voie pour en sortir?
Aujourd’hui, le processus a connu des manquements sérieux avec la question des doubles nationalités. Des soupçons de corruption pèsent sur les membres du Conseil constitutionnel. Le report de l’échéance va permettre aux sept (7 )sages cité et/ ou aux accusés de pouvoir se laver à grande eau avec la mise en place de cette enquête parlementaire initiée par le groupe Wallu (PDS) et ses souteneurs, le BBY. Si les faits de corruption ne sont pas avérés, leurs accusateurs seront lourdement sanctionnés et, sans ambages. Je finis par dire que le PDS est un gros poids dans l’échiquier politique sénégalais. Il a eu à gérer le pays pendant 12 ans. Le priver de candidat sur des bases non conformes à la loi peut créer des situations de trouble.
Et l’Assemblée nationale dans tout ça. Les députés ont-ils les coudées franches pour faire leur travail comme il se doit?
Nous avons une Assemblée nationale souveraine. C’est une représentation nationale car ses membres sont les élus du peuple. Je pense que tout se déroulera comme sur des roulettes pour éclairer l’opinion nationale et internationale. Quant’à nous, nous étions bien préparés et, surtout au niveau local( à Kaolack) pour gagner ces élections. Le triomphe du candidat désigné par le Président Macky Sall reste et demeure notre seul credo.
Un mot sur le dialogue.
Je pense que dans des situations pareilles, il urge de restaurer les vertus du dialogue. Il nous faut aller vers de larges concertations, vers de franches discussions entre tous les acteurs pour sauver les apparences. Cela est une des préoccupations majeures du Président Macky Sall. Dans ces circonstances troubles,il est difficile d’aller vers des élections. Il faut donc renouer le fil du dialogue pour aller vers des élections crédibles, transparentes et acceptées par tous afin d’assurer les bases d’un développement économique durable pour le Sénégal.
Que vous inspire la démission de Abdou Latif Coulibaly et Éva Marie Coll Seck?
Je dois dire qu’un gouvernement fonctionne sur la base de principes. Ils ont eu à bénéficier de la confiance du Chef de l’Etat qui les a nommés à ces postes de responsabilité. Maintenant, ils sont libres de rendre le tablier. Je ne veux pas m’épancher outre mesure.
Et les anti-dialogue.
Il ya des candidats qui acceptent de dialoguer, d’autres non. Nous respectons la position des uns et des autres. Organiser une élection présidentielle avec 200 candidat pour un pays de 17-18 millions d’habitants, est-ce une bonne chose? Même aux USA, l’on tient des primaires pour mieux rationnaliser. Nous devons accepter de nous parler car le Sénégal est au dessus de nous tous.
Ibrahima NGOM Damel