Après le renoncement contraint et forcé au troisième mandat, les voici qui pensent avoir trouvé le moyen imparable pour liquider le Conseil constitutionnel, créer un vide institutionnel et ainsi arrêter sine die le processus électoral faute d’arbitre constitutionnel.
L’Union des Magistrats du Sénégal (UMS) a rappelé l’inanité juridique et institutionnel de ce projet machiavélique.
Dans la Constitution, il est écrit, noir sur blanc, que les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours. Les juges du Conseil constitutionnel ne sont révocables qu’en cas d’incapacité physique.
Cette demande de constitution de Commission d’Enquete au Parlement, est déposée après le dépôt de plus d’une dizaine, voire des dizaines de demandes d’enquête auxquelles le Président de l’Assemblée nationale n’a pas daigné donner suite.
Voici que le Président de l’Assemblée nationale fait passer en mode fast-tract cette demande de constitution de Commission d’Enquete parlementaire.
Cette Commission en raison de la séparation des pouvoirs ne peut en aucune façon entendre les magistrats. Elle ne peut provoquer leur révocation.
Le pouvoir est le complice manifeste de cette entreprise de liquidation de nos institutions.
Le Président de la République n’a-t-il pas instruit son groupe parlementaire, aux ordres, d’apporter son soutien à cette entreprise démoniaque.
Lorsque la CENA a instruit la DGE de remettre les fiches de parrainage au Président Ousmane Sonko (PROS), le Président de la République l’a sanctionnée en remplaçant tous ses membres dont ceux qui n’étaient pas remplaçables.
Il avait délibérément fait du maa tey.
Le Conseil constitutionnel en publiant sa liste définitive des vingt (20) candidats a posé clairement un acte de défiance irrévocable vis-à-vis du pouvoir dont les conséquences sont limpides pour tous : fractionnement et émiettement de l’électorat du pouvoir et surtout l’offense impardonnable de confirmer la candidature de DIOMAYE FAYE, le porteur du PROJET de l’innommable parti du Président Ousmane Sonko.
Le pouvoir sait que les carottes sont cuites.
La victoire au premier tour du jeune, frêle, souriant et très sympathique sérère, illégalement embastillé, est inéluctable le 25 Février 2024.
Comme disent les jeunes, avant 11 heures, le vote sera terminé et très bien fait !
Heureusement le Premier ministre est en très bonne santé. Yal na yagg te wer. Je lui souhaite une très bonne santé et une longue vie.
Il ne reste au pouvoir qu’un moyen pour espérer se tirer d’affaire.
Le pouvoir veut utiliser cette commission d’enquête parlementaire pour jeter l’opprobre sur nos juges constitutionnels, prendre le peuple à témoin d’une ignoble corruption qui gangrènerait l’organe institutionnel pour tenter de pousser les sept (7) sages à une démission collective afin de paralyser le processus électoral et ainsi reporter les élections présidentielles.
Ne soyons pas dupes !
Wiri wiri jaari Ndaari !
Leur objectif qu’ils commencent maintenant à expliciter ouvertement est le report des élections présidentielles qu’ils savent perdues d’avance, et dès le premier tour.
Il nous faut refuser de toutes nos forces cette forfaiture grossière !
Nous devons résister !
Le renoncement mal digéré au troisième mandat, l’échec de la tentative de succession familiale, l’amplification exponentielle par la prison de la sympathie des Sénégalais envers PROS et enfin, la fin imminente du régime dans quatre semaines, ont fait pousser des boutons au pouvoir.
Le Locataire du Palais de l’Avenue Léopold Sédar Senghor ne veut pas transmettre le pouvoir à un successeur qu’il n’a pas choisi, qui n’assurera pas ses arrières.
L’actuel PM Amadou Ba, candidat désigné par ses soins, ne fait plus l’affaire.
Nous n’avons pas affaire à l’élégant et svelte démocrate Abdou Diouf.
Nous n’avons pas non plus affaire à l’aristocrate à l’intelligence féconde Abdoulaye Wade.
Nous sommes à l’époque des anti valeurs, des ruses de Bouki et de l’accaparement du pouvoir par les roturiers de la République.
La dignité, l’élégance et l’éthique républicaines n’ont plus leur place.
Le stratagème en cours pour rester au pouvoir ou le transmettre au Président de l’Assemblée nationale a un unique nom : Coup d’État institutionnel.
Vous avez assez fait de mal !
Ayez la pudeur de rendre le pouvoir, l’humilité de demander pardon et remettez le pouvoir au Président élu le 25 février 2024.
Les élections doivent se tenir!
Elles se tiendront !
Le Coup d’État institutionnel ne prospérera pas car le peuple uni utilisera tous les moyens démocratiques et pacifiques pour le conjurer.
En avant pour la victoire de DIOMAYE au premier tour !
Je vous souhaite une excellente semaine sous la protection divine.
Dakar, lundi 29 janvier 2024
Prof Mary Teuw Niane