Plusieurs débits de boissons à Douala et dans d’autres régions du Cameroun font face à une pénurie du breuvage bien-aimé du pays, la bière.
La rareté a été remarquée pour la première fois début janvier, suite au rejet par le ministère du Commerce des hausses de prix proposées par les brasseries.
Cela faisait suite à l’annonce par Les Brasseries du Cameroun (aujourd’hui Boisson du Cameroun) d’une augmentation de 100 FCFA sur les bières ordinaires en décembre 2023. La société brassicole avait attribué cette hausse aux augmentations des coûts des matières premières et des frais de transport induits par l’inflation.
Cependant, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a mis en garde les producteurs de boissons alcoolisées contre les « ajustements de prix unilatéraux », soulignant la nécessité d’une approbation appropriée pour éviter des violations des réglementations existantes.
De nombreux détaillants attribuent la pénurie actuelle au rejet par le ministre de l’augmentation de prix proposée.
Jacques, un vendeur à Douala, a déclaré : « Depuis une semaine, je n’ai pas de bière à vendre. C’est rare. Quand vous commandez, personne ne vient vous servir. Je n’ai que du jus ici. »
Un autre propriétaire de débit de boissons à Douala a déclaré : « Je pense que la pénurie est due au mécontentement de Les Brasseries face à la décision du ministre, car ils voulaient augmenter les prix, et cela a été rejeté. Presque tous les bars de ce quartier n’ont pas de bière. Cela affecte vraiment notre entreprise. »
Inquiétudes des consommateurs
Les consommateurs font écho aux préoccupations des vendeurs, appelant à une résolution rapide car la bière reste une partie intégrante de la culture camerounaise. Un consommateur à Douala a déploré : « Je ne peux pas passer une journée sans boire au moins une bouteille de bière. C’est déjà devenu une routine pour moi. Mais depuis quatre jours, il est difficile d’obtenir une bouteille car elle devient rare, selon ce que disent les vendeurs. »
Un autre consommateur a souligné l’inconcevabilité d’une pénurie de bière pendant la CAN en cours, déclarant : « Imaginez que la bière soit rare en ce moment de la CAN. C’est inimaginable. Les Brasseries ne devraient même pas commencer ce désordre. Elles devraient libérer leurs stocks. La bière est la seule chose qui permet à la plupart des Camerounais de tenir bon en ces temps difficiles. »
Bien qu’il n’y ait eu aucune déclaration officielle des producteurs d’alcool concernant la pénurie ou une éventuelle augmentation de prix, la rareté se propage progressivement à d’autres villes et est largement liée au rejet par le gouvernement de l’augmentation de prix proposée devant entrer en vigueur le 1er janvier.