Avec 16,97 milliards $, la Chine domine le financement des projets hydroélectriques en Afrique subsaharienne entre 2012 et 2022 suivie de la BAD et de la Banque mondiale. Malgré la transparence limitée, ces investissements représentent une avancée majeure dans l’électrification du continent.
Entre 2012 et 2022, la Chine a été le principal fournisseur public de ressources financières pour le développement des projets hydroélectriques en Afrique subsaharienne, selon un récent rapport de la Carnegie Endowment for International Peace enregistré dans la base documentaire Ecofin Pro. Le montant global des institutions de ce pays pour le secteur a été de 16,97 milliards $, d’après les calculs de l’Agence Ecofin.
La Banque africaine de développement (BAD) se classe en deuxième position avec un engagement total de 1,4 milliard $, tandis que la Banque mondiale occupe la troisième place. Il est important de noter que l’analyse ne prend en compte que les investissements effectués en fonds propres sous la forme de dons ou de prêts. Elle n’intègre pas les solutions de garanties qui placeraient la Banque mondiale en deuxième position, en raison du rôle joué par son institution de garantie, notamment la MIGA. La position de l’institution de Bretton Woods pourrait aussi s’améliorer si on y ajoute les 542 millions $ de la Société financière internationale (SFI).
Ces données démontrent que bien que la question de l’électrification de l’Afrique (notamment au sud du Sahara) soit un sujet fréquemment abordé dans plusieurs forums internationaux, la Chine est en réalité le pays qui a agi de la façon la plus concrète. La part de ses institutions représente jusqu’à 81% du total des 23,2 milliards $ apportés par les partenaires de l’Afrique subsaharienne à la construction de ses barrages hydroélectriques.
Cependant, la majorité de ces barrages est construite sur la base de prêts, avec souvent un manque de transparence dans la réalisation de ces infrastructures. Il est également arrivé que dans certains pays, des barrages construits par des partenaires chinois soient réceptionnés alors que les infrastructures de transport d’électricité à partir du point de production doivent encore être finalisées.
Au total, ce sont 74 milliards $ qui ont été apportés par les partenaires publics au développement pour la construction des infrastructures d’énergies propres en Afrique subsaharienne. La Chine a contribué à près de 25% du total de ces engagements, même si sa présence est limitée dans des domaines autres que l’hydroélectricité. Le continent est pourtant considéré jusqu’à présent comme celui qui pollue le moins et contribue, grâce à son modèle de consommation et à ses forêts, à préserver un environnement meilleur pour la planète.