Après l’offensive de la branche armée du Hamas débutée samedi matin 7 octobre, la panique a envahi les localités israéliennes du Sud. Mais elle a aussi plongé les habitants de la bande de Gaza dans la crainte. L’armée israélienne a demandé aux habitants de sept zones différentes de la bande de Gaza de quitter leurs maisons et de se rendre dans les centres-villes ou de se réfugier dans des abris. Des témoins ont vu des dizaines de familles commencer à s’abriter dans des écoles gérées par l’ONU.
Kamal Abou Shahab habite tout au nord de la bande de Gaza. À vol d’oiseau, le territoire israélien est proche de sa maison. Il a donc suivi l’attaque dès ses débuts. « Ça a commencé à 6h30. On a entendu les tirs des nombreuses roquettes. Et après une heure, une demi-heure peut-être, les affrontements ont commencé dans les localités israéliennes autour de Gaza. »
Des combats que les habitants du nord de la bande de Gaza pouvaient entendre de chez eux. Et ils se sont rapidement préparés à des représailles israéliennes. Vivant près de la barrière de séparation, ils ont jugé que leurs domiciles n’étaient plus des lieux sûrs. Et comme Kamal Abou Shahab et sa famille, ils ont trouvé refuge dans des locaux de l’UNRWA, une agence des Nations unies.
Une situation qui risque de perdurer
« Nous vivons tous dans une école de l’UNRWA, raconte-t-il. L’agence a ouvert des écoles dans le nord de Gaza. Beaucoup de gens sont partis de chez eux. Beaucoup de gens habitent près de la barrière de séparation, souvent avec des familles, des enfants. Ils sont partis en emportant un minimum de choses : de la nourriture, des vêtements. »
Car aucune distribution de nourriture ni de vêtement n’est organisée… En fin de journée, près de 500 personnes avaient trouvé refuge dans l’école où se trouvent Kamal Abou Shahab et sa famille. C’était moitié moins en 2021, lors de la dernière grande opération entre les groupes armés de Gaza et l’armée israélienne. Mais ce nombre risque d’augmenter dans les prochaines heures. Ismail Haniyeh, le chef du Hamas, a déclaré samedi soir que l’assaut qui avait commencé à Gaza s’étendrait à la Cisjordanie et à Jérusalem.
La bande de Gaza, un territoire fermé
« La bande de Gaza, c’est une région enfermée, isolée, donc on n’a pas d’abri, expliquait samedi soir Ziad Medoukh, responsable du département de français de l’université Al-Aqsa de Gaza. Ce n’est pas comme pour les colons israéliens, ce n’est pas comme pour les Israéliens, ce n’est pas comme le reste du monde. Malheureusement, on n’a pas d’autres choix que de rester… Les Palestiniens ont beaucoup d’expérience au niveau défensif : en 2008, 2009, 2012, 2014, 2021…On a subi, en 2014, cinquante jours de bombardements, donc ce n’est pas nouveau pour nous, mais nous, on craint pour nos enfants, pour nos familles, pour les civils, parce que ce sont toujours les civils les premières victimes de ces conflits. Donc pour le moment, il y a des bombardements de la part de l’aviation militaire, de la marine, on n’a pas encore d’opération terrestre. Donc tant qu’il n’y a pas de changements dans l’habitude de la communauté internationale, cette situation ne va pas changer. Comme vous l’entendez, il y a le bruit des bombardements, donc toutes les 3-4 minutes, partout dans la bande de Gaza, et cette fois, c’est à côté de chez moi. »
« RFI »