Le nord du Mali a été, cette semaine, le théâtre d’affrontements entre l’armée malienne et des groupes armés. Mardi 12 septembre, le Cadre stratégique permanent (CSP), une alliance de groupes armés, a mené une offensive contre la ville garnison de Bourem, une attaque que l’armée malienne affirme avoir repoussée. L’offensive a fait des dizaines de morts.
Parallèlement à cette attaque du Cadre stratégique permanent, le Jnim a, lui, revendiqué plusieurs attaques contre des positions de l’armée et contre un bateau de transports de passagers sur le fleuve Niger, un regain de tensions qui fait craindre le pire. Comment expliquer alors cette escalade entre les séparatistes touaregs et les autorités militaires maliennes ?
Conjonction d’événements
Joint par RFI, Guillaume Soto-Mayor, chercheur associé au Middle East Institute et spécialiste des enjeux sécuritaires et politiques en Afrique subsaharienne, pointe du doigt une conjonction d’événements.
« Le premier, évidemment, dit-il, c’est la problématique même des défauts, je vous dirais, hérités de l’accord d’Alger et également d’un certain nombre de processus de paix qui ont été menés par des acteurs, sur le plan régional et surtout national, qui n’ont pas abouti. »
« Confiance » perdue
« Et donc, en réalité, on est dans des situations dans lesquelles les acteurs ne se font plus confiance, dans lesquelles il y a également un certain nombre d’enjeux politico-criminels très importants et des enjeux bien sûr sécuritaires et humanitaires très importants qui ont contribué à mettre en exergue les tensions entre communautés et entre personnalités. Et je rajouterai bien-sûr à ça, l’élément ensuite qui a été l’élément inflammatoire de la situation actuelle : le retrait de la Misnuma du Mali », conclut Guillaume Soto-Mayor.