Des inondations catastrophiques en Libye ont causé un nombre incalculable de décès, pouvant se chiffrer en milliers, ainsi que la disparition de près de 10 000 personnes, a déclaré mardi un responsable de la Fédération Internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).
Le bilan exact reste incertain, selon Tamer Ramadan, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse régulière de l’ONU à Genève. Il a ajouté : « Nous n’avons pas de chiffres définitifs » concernant le nombre de victimes, mais « le nombre de disparus avoisine les 10 000 ». On espère obtenir des informations plus précises dans la journée à venir concernant le bilan humain.
Tamer Ramadan a souligné que les besoins humanitaires étaient bien supérieurs aux capacités du Croissant-Rouge libyen et même à celles du gouvernement. Il a expliqué que le gouvernement de l’est de la Libye avait déjà lancé un appel à l’aide internationale, et que la FICR allait bientôt lancer un appel d’urgence pour répondre à cette situation critique.
La tempête Daniel a frappé l’est de la Libye, notamment les villes côtières du Jabal al-Akhdar (nord-est), ainsi que Benghazi, où un couvre-feu a été instauré et les écoles ont été fermées. Les experts qualifient cette tempête de « phénomène extrême en termes de quantité de précipitations ». Elle a déjà fait au moins 27 victimes ces derniers jours en Grèce, en Turquie et en Bulgarie.
Des centaines d’habitants demeurent bloqués dans des zones difficilement accessibles, tandis que les équipes de secours, épaulées par l’armée, s’efforcent de leur porter assistance. Mohamed Massoud, porte-parole de l’est de la Libye, a annoncé que neuf soldats avaient été perdus lors d’opérations de sauvetage dans la région. Des images provenant de différentes villes de l’est de la Libye, telles que Derna et al-Bayda, montrent des inondations massives, des quartiers submergés, des routes et des bâtiments effondrés.
Un responsable du conseil municipal de Derna a qualifié la situation dans sa ville de « catastrophique », « hors de contrôle » et a appelé à une « intervention nationale et internationale ».
Le chef du Conseil présidentiel (CP) de la Libye, Mohamad al-Manfi, a officiellement déclaré les villes de Derna, Shahat et al-Bayda dans l’est de la Libye comme étant des « zones sinistrées » et a appelé à l’aide des pays amis et des organisations internationales. Il a signalé l’effondrement de quatre ponts principaux, deux immeubles et deux barrages dans la ville.
La Libye, avec ses importantes réserves pétrolières, est en proie au chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Depuis un an et demi, deux gouvernements se disputent le pouvoir dans le pays. Cette catastrophe naturelle vient s’ajouter aux défis déjà nombreux auxquels la Libye est confrontée, nécessitant une réponse rapide et coordonnée de la communauté internationale.