La volonté des Etats de l’Afrique de l’Ouest d’aller vers un free roaming (itinérance internationale gratuite des téléphones mobiles), pour permettre aux citoyens de la zone communautaire de se déplacer avec leurs téléphones sans pour autant payer des frais supplémentaires de roaming, peine encore à réellement se concrétiser à l’échelle de tout l’espace de la Cedeao, rapporte »Le Soleil » et reprit par DirectActu
L’idée d’instaurer une libre circulation dans le domaine de la communication à travers la création d’un «One area network» ou «free roaming» a été instaurée, il y a quelques années, par les Chefs d’Etat membres de l’initiative «Smart Africa». La finalité est de créer entre tous les Etats de l’Afrique une itinérance internationale gratuite des téléphones mobiles afin de permettre aux citoyens du continent de se déplacer avec leurs téléphones sans pour autant payer des frais supplémentaires de roaming. En Afrique de l’Ouest, un projet d’intégration sous régionale de ce genre a été initié en 2016 à travers le protocole d’Abidjan. L’Association des régulateurs des télécommunications de l’Afrique de l’Ouest (Artao) voulait, à travers ce programme, s’inspirer de l’exemple des pays de l’Afrique de l’Est (Tanzanie, Rwanda et Sud Soudan) qui ont lancé, en début 2015, l’initiative «One area network» (Oan) pour réduire le coût d’appels et de Sms en itinérance dans leur sous-région.
Si dès le début, des discussions ont été bien entamées avec les opérateurs dans chaque pays afin de mettre en place «cet important outil», beaucoup d’efforts restent encore à consentir pour l’effectivité de ce projet sur l’ensemble des pays de la sous-région. Au départ, le projet a été lancé avec cinq pays : Burkina, Guinée, Mali, Sénégal et Côte d’Ivoire. Par la suite, rappelle l’expert Serigne Abdou Kadre Mbacké de l’Autorité de régulation des postes et des télécommunications (Artp), il a été élargi au Bénin, au Togo et à la Sierra Léone. M. Kane s’exprimait récemment dans le cadre d’un panel virtuel sur la thématique du free roaming dans l’espace de la Cedeao.
Ce programme a commencé à fonctionner en dépit des difficultés relevées à travers les évaluations périodiques permettant une meilleure prise en charge des engagements et des préoccupations des différentes parties au bénéfice des clients itinérants. Parmi ces difficultés, figure en grande partie le problème de l’harmonisation des procédures et réglementations. «Il y a un problème d’harmonisation des taxes, d’identification des abonnés, mais aussi une pression financière terrible de certains régulateurs sur les opérateurs», constate Ousseynou Ndiaye d’Airtel Africa. Ces obstacles techniques et financiers, rassure le Nigérien Abdou Kané, cadre supérieur des Tic et consultant auprès de l’Agence nationale pour la société de l’information (Ansi) au Niger, vont être levés au fur et à mesure. Déjà, la moitié des Etats de la Cedeao ont intégré le projet. Cependant, note M. Ndiaye, il serait plus judicieux de régler, d’abord, le gap qu’il y a «dans nos pays», avant de penser à s’ouvrir dans la sous-région.