Le Pr Souleymane Bachir Diagne est un partisan du temps orienté vers le travail, l’esprit d’entreprise, l’innovation, les promesses du futur. Il a participé samedi, depuis les Etats-Unis, à un «webinaire» sur «Ethique et valeurs dans la société», en prélude au grand Magal de Touba, à l’initiative de l’Université Cheikh Ahmadou Bamba (Ucab).
Le soufisme qui est enseigné par le Mouridisme est un soufisme d’abord de l’affirmation de soi, mais de l’action. C’est une philosophie de l’action. C’est l’enseignement du philosophe et spécialiste d’histoire de la philosophie et de la logique mathématique, Pr Souleymane Bachir Diagne, enseignant à Columbia University. «Toute l’orientation de l’enseignement de Serigne Touba, d’après le Professeur, va vers la direction de faire de nous des êtres humains accomplis. C’est notre responsabilité maintenant de faire en sorte de réaliser ces valeurs d’éthique et de nous immerger dans ces valeurs», dit-il lors d’un webinaire sur le thème «Ethique et valeurs dans la société». Cette réflexion autour de ces deux notions figure en effet parmi une série de rencontres scientifiques en prélude au grand Magal de Touba, à l’initiative de l’Université Cheikh Ahmadou Bamba (Ucab).
Par ailleurs, Pr Souleymane Bachir Diagne est revenu sur le sens de l’éthique du développement. Selon lui, elle «repose sur une philosophie du temps qui considère que le temps est chose positive, s’ouvrant vers un horizon qui est meilleur que ce que nous avons ici aujourd’hui. Et à cette condition là, vous aurez un esprit d’entreprise, d’innovation, parce ce que vous serez orienté vers le futur et la promesse du futur».
Et d’ajouter : «Alors que celui qui dit seule la vie présente compte et rien ne nous détruit d’autre que le temps, celui-là est enfermé dans le présent. Pour lui, le progrès n’est pas une valeur. Il n’a pas cette éthique du développement qui fait que vous pouvez travailler aujourd’hui pour des résultats que vous êtes sûr de ne pas voir. Et ça c’est la vraie éthique du développement», c’est-à-dire planter un arbre dont on n’est pas sûr de récolter les fruits. Et c’est ça l’esprit de développement, d’après lui, car ce n’est pas simplement un ensemble de techniques, c’est avant tout un état d’esprit.
Les femmes ont participé à l’implantation de l’islam au Sénégal. Elles ont joué un rôle dans la transmission des valeurs, a soutenu la directrice de l‘Institut du genre et de la famille Ifan-Cheikh Anta Diop, la sociologue Pr Fatou Sow Sarr. Cette dernière a ajouté que les femmes ont aussi contribué à la formation de milliers d’enfants, à la diffusion des connaissances religieuses. Même pendant les jihad, elles ont participé à l’intendance, à la logistique.
Mais, dit-elle, «généralement on ne parle pas de ce travail et ce rôle des mères auprès de leurs enfants. On préfère simplement magnifier leur rôle de soumission». Au Sénégal «nous devons avoir comme projet que chaque maman soit le maître d’école coranique de son propre enfant», conclut-elle.