Aujourd’hui, la double culture est devenue une réalité au niveau des périmètres rizicoles de la vallée du fleuve Sénégal. Ceci grâce à l’intervention du Projet d’Appui Régional à l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (PARIIS) qui, en collaboration avec la Saed, a réhabilité 1200 ha de périmètres irrigués villageois (PIV) dans les localités de Podor et Matam.
Le PARIIS a mis le pari sur la réalisation d’un système d’irrigation qui s’est voulu innovant, économe et durable. En effet, les canaux en terre qui exigeaient des travaux d’entretien annuels importants et occasionnaient des charges d’exploitation assez élevées ont été remplacés par des canaux en maçonnerie. Avec cette maitrise de l’eau, les producteurs de riz parviennent à cultiver deux à trois fois plus sur la même superficie durant l’année.
Le Projet d’Appui Régional à l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (PARIIS), en partenariat avec la SAED, a démarré en 2020 la réalisation des travaux de réhabilitation de 1200 ha de périmètres irrigués villageois (PIV) dans la vallée du fleuve Sénégal, plus précisément dans les localités de Podor et Matam. Ces périmètres irrigués villageois sont des aménagements hydro-agricoles, qui correspondent aux aménagements de petites et moyennes tailles et sont gérés par les communautés villageoises pour les besoins alimentaires des ménages et les marchés locaux.
Dans le cadre de cette réhabilitation de 1200 ha de PIV dans Vallée du fleuve Sénégal, le PARIIS SN a mis le pari sur la réalisation d’un système d’irrigation qui s’est voulu innovant, économe et durable. En effet, les canaux en terre exigeant des travaux d’entretien annuels importants et occasionnant des charges d’exploitation assez élevées à cause de l’infiltration et des fuites d’eau induisant des ruptures fréquentes des cavaliers des canaux, ont été remplacés par des canaux en maçonnerie. Le choix des canaux en maçonnerie comme solution découle de la problématique majeure relative à la nécessité d’entretien des ouvrages au niveau des périmètres irrigués villageois de la vallée. Ces canaux sont constitués de parois et d’éléments de consolidation de la structure réalisés en béton armé tels que la dalle de fond, le chaînage supérieur, des poteaux intermédiaires et raidisseurs implantés à des intervalles définis, sans compter les joints de dilatation pour la prévention des risques de fissuration de la structure, en cas de prévalence de tassements différentiels le long du tracé des canaux.
A travers la réalisation de ces canaux maçonnés d’une durée de vie de quinze (15) ans au moins dans la vallée du fleuve Sénégal, le PARIIS s’engage à contribuer à la hausse de la productivité agricole dans cette zone à travers une parfaite sécurité/maitrise de l’eau, la réduction des charges d’exploitation supportées par les bénéficiaires, associées à des coûts d’entretien drastiquement réduits. « Il s’agit d’un système gravitaire, ils ont juste besoin d’une moto pompe pour pomper l’eau au niveau du bassin. Cela à partir du canal principal que le projet a eu à réfectionner avec un remblai compacté et des canaux secondaires et tertiaires. C’est à partir de là que l’eau atteint les parcelles », explique Samba Wadjanga, chef de secteur au Saed à Thilla Boubacar (département de Podor), rencontré dans le périmètre de Djokere Endam dans la commune de Gnawene Pendaw (département de Podor).
Le projet a réhabilité l’aménagement pour un potentiel brut de 12 hectares et une superficie exploitable de 10 hectares dans cette localité. « C’est un Gie très dynamique qui a exploité toute la superficie juste après réfection de l’aménagement. Sur les campagnes précédentes, ils ont mis en valeur 10 hectares durant la saison froide qui a suivi la saison hivernale, 6 autres hectares de poli culture. Sur la contre-saison, ils ont mis en valeur 6 hectares. Donc, sur un potentiel de 10 hectares durant l’année 2023, ils ont mis en valeur 22 hectares. Ce qui fait une intensité culturale de 1 point 8. Ce qui est très rare dans le département de Podor. C’est grâce au projet qu’ils ont obtenu ces résultats», se réjouit-il. Pour la contre-saison froide, période allant du mois d’octobre au mois de février, ajoute-t-il, ils mettent en valeur l’oignon et la tomate. Pour le riz, ils font la double culture. « Durant l’hivernage, les producteurs ont fait 5,6 tonnes à l’hectare.
En contre-saison chaude, ils ont fait un rendement moyen de 6,5 tonnes à l’hectare. Cela avec des pics qui peuvent aller jusqu’à 8 tonnes par hectare », a fait savoir M Wadjanga. A Thillambol, un périmètre villageois de 22 hectares a été réhabilité dans le cadre du projet. Pour cette campagne chaude, les producteurs ont eu à aménager 18 hectares en riz. « Depuis 1993, nous cultivons la terre. Nous étions confrontés à des difficultés dans nos travaux champêtres. Avant la construction de ces canaux, il nous fallait attendre 1 heure à 2 heures pour que l’eau arrive au niveau des parcelles. La moto-pomme consommait 10 litres de gasoil pour irriguer le périmètre parce que les canaux éraient construits en argile. Maintenant, la moto ne consomme que 5 litres de gasoil. Vraiment, toutes ces difficultés sont derrière nous grâce à Pariis et à la Saed », confie Oumar Hamady Sow, producteur de riz.