Je voudrais, à l’entame de mon propos, féliciter et remercier bien sincèrement les initiateurs de cette téléconférence des Ministres en charge des sports des pays membres de l’Union Africaine en vue de l’élaboration d’une stratégie continentale pour atténuer l’impact de la COVID-19 sur le sport africain.
Nos échanges qui, sans doute, seront fructueux et riches de nos pratiques et de nos expériences individuelles au niveau de chaque Etat, devraient nous permettre :
- d’une part, de développer des réponses innovantes pour la période actuelle et post-COVID ;
- et d’autre part, d’élaborer un plan d’actions et une démarche à suivre.
- IMPACT DE LA PANDEMIE DE COVID-19 SUR LE SPORT ET LES RÔLES DES ETATS MEMBRES
Pour ce qui concerne le premier point relatif à l’impact de la pandémie et au rôle des Etats, on peut dire, de façon péremptoire, que la pandémie de COVID 19 a fortement remis en cause et parfois même effacé les nombreux efforts consentis par nos Etats depuis des décennies pour inscrire notre continent sur la rampe du progrès et de l’émergence.
Les distorsions dans les secteurs de la santé, de l’économie, la baisse drastique de la croissance, l’explosion du chômage en sont, certainement, les externalités et les manifestations les plus visibles et les plus connues de cette maladie.
Mais, force est de constater que la pandémie a impacté sensiblement le sport jusque dans son organisation la plus achevée et dans le déroulement de ses activités à tous les niveaux : local, national, continental et même mondial.
Au niveau de nos Etats donc, on peut constater que beaucoup de mesures ont été prises pour faire face à la maladie et pour atténuer ses effets dévastateurs.
C’est ainsi qu’au Sénégal, après le vote de la loi d’habilitation l’autorisant à prendre par ordonnance des mesures relevant du domaine de la loi pour lutter contre la propagation du mal, le Chef de l’Etat a immédiatement mis en œuvre les mesures fortes, ci-après, notamment :
- la suspension, dès le 14 mars 2020, de toutes les manifestations sportives sur l’étendue du territoire national ;
- l’annulation du Festival du Sport Scolaire et Universitaire ;
- le report du Tour du Sénégal du Cyclisme 2020 ;
- le réaménagement du budget du Ministère des Sports pour réviser à la hausse la subvention accordée aux fédérations et aux groupements sportifs afin de renforcer leur résilience et les engager dans la lutte ;
- par ailleurs, les fédérations et les groupements sportifs ont mis en œuvre, partout sur le territoire national, des activités d’information et de sensibilisation en direction des populations ;
- des programmes d’encadrement en ligne ou en direction des élèves et étudiants notamment ont été conçus et opérationnalisés ;
- et sous l’impulsion et la houlette du Comité Olympique, une collecte de plus de 51.000.000 F CFA a été réalisée et remise au Ministre de la Santé par l’entremise de mon département.
Vous le savez également, d’importantes rencontres sportives internationales ont été reportées, notamment :
- les Jeux Olympiques de la Jeunesse « Dakar 2022 » en 2026, sur initiative concertée du Président Macky SALL et du CIO ;
- les éliminatoires de la Coupe du Monde de Football de Qatar en 2022 ;
- les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 ;
- les fenêtres FIBA Afro-Basket garçons et filles 2020 ;
- les éliminatoires de la CAN de Football seniors et de la Coupe du Monde de Football féminin U20.
La liste, comme on peut le constater, est loin d’être exhaustive.
Ces changements substantiels intervenus dans le calendrier sportif international exigent un autre processus de planification des compétitions africaines et l’occasion devrait être mise à contribution, à mon avis, pour concevoir et mettre en œuvre une stratégie de riposte sportive contre la pandémie d’abord pour sauvegarder les acquis, ensuite pour construire les rampes de lancement d’une nouvelle dynamique.
Telle est la contribution du Sénégal concernant ce premier point de notre ordre du jour.
Je vous remercie.
- STRATÉGIE CONTINENTALE ÉLABORÉE PAR L’UNION AFRICAINE ET LE MOUVEMENT SPORTIF SUR LA RÉPONSE AFIN D’ATTENUER L’IMPACT DE COVID-19 SUR LE SPORT
Ce second point revêt un intérêt de tout premier ordre dans le cadre de la conception et de la mise en œuvre du sport africain post COVID-19.
C’est pourquoi, en plus des solutions envisagées et qui me semblent tout à fait appropriées eu égard au contexte et aux enjeux, je voudrais porter à votre appréciation les propositions ci-après :
- Premièrement, il s’agit d’inscrire dans l’agenda du prochain Sommet de l’Union Africaine, la question de la résilience du sport post COVID-19 en vue de faciliter la prise de mesures renforçant la collaboration entre l’Organisation continentale et le monde sportif africain ;
- Deuxièmement, notre conviction, c’est que le sport, au-delà de son aspect « compétition », est aussi un enjeu d’éducation, de formation et de sensibilisation, un enjeu de santé et un instrument de prospective au regard de son impact considérable auprès des masses africaines, des jeunes et des catégories socio-professionnelles.
C’est pourquoi, il semble important que nous puissions travailler à l’élaboration d’un plan d’action pour rendre effective cette responsabilité sociétale des confédérations et des fédérations africaines envers les populations.
- Enfin, nous pensons que le sport post COVID-19 doit être un sport propre et durable.
Dans ce cadre, et en notre qualité de Vice-Président du Bureau de la 7e Conférence des Etats parties à la Convention internationale contre le dopage dans le sport, nous estimons que l’Union Africaine doit faire la jonction avec les initiatives de l’UNESCO notamment :
- en matière de lutte contre le dopage dans le sport ;
- et en matière d’harmonisation des textes et d’élaboration d’un cadre juridique innovant et protecteur de la santé et de l’intégrité de l’athlète.
Merci de votre attention.